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Drogue

Les Nord-Coréens sont weedés en permanence

La Corée du Nord, pays le plus muet, conservateur et tyrannique du monde est aussi l’eldorado des fumeurs de weed. Là-bas, la marijuana n’est pas considérée comme une drogue.

Illustrations : Emily Bakes

Alex Hoban est l’un de nos vieux contributeurs ; il couvre la Corée du Nord depuis des années mais avait tellement à dire sur le sujet qu’il a décidé de lancer un site internet entièrement consacré au pays – c’est comme ça que NK NEWS est né. Des sujets comme celui de Ben Young – ci dessous – y sont publiées chaque jour. Alors allez jeter un œil au site, suivez-les sur Twitter et si vraiment vous avez des balls, remplissez ce papier mystère et tentez de les accompagner lors de leur prochaine aventure au royaume de tous les interdits.

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La Corée du Nord, pays le plus muet, conservateur et tyrannique du monde est aussi l’eldorado des fumeurs de weed. Malgré l’intransigeance du gouvernement quant à l’usage et à la commercialisation des drogues dures comme les méthamphétamines (qui font pourtant partie intégrante du patrimoine nord-coréen), la marijuana n’est quant à elle pas considérée comme une drogue. De fait, les gentlemen nord-coréens ont le choix de fumer ou non, ce qui hisse la Corée du Nord, pour les fumeurs de weed du moins, au rang de paradis terrestre.

NK News est régulièrement alimenté par divers témoignages sur l'usage de drogue dans le pays. Ceux qui ont posé le pied sur les terres nord-coréennes affirment que les plantes sauvages de cannabis poussent le long des routes, du nord de la ville portuaire de Chongjin jusqu’aux petites rues de Pyongyang ; ici, fumer est chose commune et l’odeur qui traîne dans l'air surprend plus d’un nez occidental.

En réalité, la plupart des habitants connaissent la weed et l’ont déjà fumée. En Corée du Nord, on appelle la plante la ip tambae, ou « feuille de tabac ». La weed est aussi plutôt cotée auprès des jeunes soldats des camps militaires. Au lieu de développer une dépendance au goudron et à la nicotine comme leurs pendants occidentaux, ils se détendent en s’allumant un deux feuilles pendant leurs journées de récupération.

Bien que le gouvernement ne punisse pas la prise de marijuana ou d’opium, les touristes amateurs de cette douceur et désireux de prélever quelques bourgeons risqueraient d’être déçus. Si un Occidental demande à son guide de lui indiquer où trouver la « plante spéciale » – c'est comme ça qu'ils en parlent –, il y a de fortes chances que ce dernier esquive la question. La plupart sont suffisamment informés sur le statut de la marijuana en Europe et n'ont aucunement envie de promouvoir le moindre truc qui pourrait salir la réputation de leur pays. Cependant, si vous avez une bouteille de whisky à leur offrir, il se peut que votre guide se montre plus disposé envers vous.

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Américains et Nord-Coréens ne fument pas pour les mêmes raisons. En Corée du Nord, on ne fume pas simplement pour s'éclater la face et pouffer de rire, mais plutôt pour économiser et changer des cigarettes cheap qu'ils fument à longueur de temps. Sur le marché noir nord-coréen, la marijuana est accessible à tous et à des prix défiant toute concurrence. De fait, la drogue est particulièrement populaire auprès des classes précaires. Après une journée de dur labeur, il n’est pas rare de voir un ouvrier nord-coréen s’allumer un joint pour souffler, se détendre et apaiser ses maux musculaires.

Le truc le plus dingue à propos du mythe nord-coréen – et qu’on a tous entendu un milliard de fois –, ce sont ces citoyens qui, de peur de plier une photo de leur grand chef, ne plient jamais leur journal. Heureusement, les pages ne présentent pas toutes le visage de ces grotesques dirigeants ; comme chez nous, il existe des pages sport, météo et astro qui elles, sont utilisées pour rouler des cigarettes de tabac et/ou de cannabis.

Le plupart des fumeurs nord-coréens considèrent le journal Rodong Sinmun comme le meilleur papier à rouler qui soit. Il est coupé en carré puis roulé de manière à former des minicônes. Selon un témoignage sur NK NEWS, un type aurait trouvé un joint à moitié allumé par terre dans une zone rurale et roulé avec du papier issu de Rodong Sinmun. La même source a confié que, malheureusement, la weed nord-coréenne n'était pas très puissante.

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Bien que la weed pousse de manière sauvage sur la péninsule coréenne, elle est également cultivée de façon plus conventionnelle. L’herbe est souvent cultivée dans des jardins privés, à l'arrière de maisons appartenant à des Nord-Coréens. Un Américain, qui se rend en Corée du Nord au moins une fois par an, est récemment intervenu sur Reddit à ce sujet : « Nous nous sommes approchés d’un jardin une fois, on a jeté un œil et on s’est dit "merde, c’est de la weed !" On a regardé à deux fois, histoire d’être sûrs qu’il s’agissait bien de marijuana et pas de chanvre ou que sais-je. C'était bien le cas. J’ai entendu dire qu’elle était fréquemment utilisée à des fins médicales mais j’ai trouvé ça complètement fou. »

En Europe, on entend parler de la consommation de marijuana en Corée du Nord depuis l'arrivée des soldats américains à l'époque de la guerre de Corée. Durant celle-ci, les soldats américains arrachaient les plantes sauvages des zones démilitarisées avant de les fumer. Ces images de tentes militaires pleines de soldats blancs défoncés à la weed, font partie de la mémoire commune des Nord-Coréens ayant vécu cette époque.

Alors que les États du Washington et du Colorado viennent de dépénaliser le cannabis, la France et plusieurs États européens hésitent encore. Malgré toutes les angoisses que peut générer une vie de Nord-Coréen moyen, le fait que le cannabis soit si répandu – et utilisé comme exutoire à leur vie de merde – montre qu’ils ont au moins un avantage sur les gens qui, comme vous et moi, sont nés dans un pays social-démocrate.

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