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4 400 migrants secourus en mer en 48 heures au large de la Libye

Avec cette nouvelle arrivée de migrants, l’Italie totalise 69 000 migrants accueillis en 2015. Ce lundi, la marine italienne a aussi annoncé qu’elle commençait à repêcher les corps des 800 migrants disparus en mer lors d’un naufrage dramatique en avril.
Pierre Longeray
Paris, FR
Image via YouTube / Guardia Costiera

4 400 migrants ont été secourus en 48 heures (entre ce dimanche et lundi) au large de la Libye. Des sauvetages conduits par des navires européens. Cette nouvelle opération de secours porte à 69 000 le nombre de migrants débarqués sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'année précédente, sur la même période, on en dénombrait 63 885.

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Ce dimanche, des navires italiens, britanniques, irlandais, suédois et espagnols — mais aussi deux navires d'organisations humanitaires (Médecins sans Frontières et MOAS) — ont secouru 2 900 migrants naviguant sur des embarcations de fortunes, à quelques miles nautiques des côtes libyennes. Les migrants étaient répartis sur 21 embarcations et ont été déposés dans des ports de Sicile et du sud de l'Italie. La Guardia Costiera (les garde-côtes italiens) a diffusé, ce lundi, une vidéo du sauvetage de ce dimanche.

Pendant la journée de lundi, 8 autres embarcations, sur lesquelles 1 500 migrants étaient répartis, ont été ensuite été secourues par divers navires européens.

Ce même lundi, la marine italienne a annoncé qu'elle irait repêcher le bateau et commençait à remonter les corps des 800 migrants qui avaient péri en mer, le 18 avril dernier, suite au naufrage de leur embarcation. Cet événement — une des plus graves catastrophes humaines en Méditerranée — avait été une sorte d'électrochoc pour les autorités européennes et avait motivé les discussions actuelles sur la répartition des migrants en Europe.

— Marina Militare (@ItalianNavy)June 29, 2015

« À la demande du Palais Chigi [le siège du gouvernement italien], la marine italienne commence à récupérer les corps qui se trouvent à l'extérieur du navire qui a coulé le 18 avril. »

Le Premier ministre italien avait annoncé dès le mois dernier, qu'il souhaitait que l'épave du navire et les corps soient remontés, alors que la carcasse gît à quelque 370 mètres de profondeur. Renzi avait émis ce souhait pour que « Le monde entier puisse voir ce qu'il s'est passé, » et donner une « sépulture à ces hommes et à ces femmes, à ces soeurs et à ces frères. » Le président du Conseil italien avait conclu en déclarant qu'on ne peut pas « enfouir sa conscience à 380 mètres de profondeur. »

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Renzi — qui est à la tête d'un pays qui a déjà accueilli 69 000 migrants depuis le début de l'année — s'était emporté la semaine passée, lors d'un sommet européen à Bruxelles, parce que ses homologues ont refusé la répartition par quotas de 40 000 réfugiés syriens et érythréens stationnés en Italie (24 000) et en Grèce (16 000).

L'Italien aurait notamment lancé aux opposants de la répartition par quotas, « Si c'est votre idée de l'Europe, gardez-la pour vous. Et s'il n'y a pas de solidarité, ne nous faites pas perdre notre temps. » Les pays de l'UE se sont finalement mis d'accord autour une répartition de 60 000 réfugiés, basée sur le bon vouloir de chaque pays.

À lire : L'Union européenne abandonne la piste de la répartition par quotas des réfugiés

En effet, les migrants qui arrivent en Italie souhaitent, pour la plupart, rejoindre un autre pays de l'UE — principalement l'Allemagne, le Royaume-Uni ou la Suède — mais ils sont souvent bloqués légalement en Italie, d'où l'intérêt de réfléchir à une répartition des réfugiés.

Le mois dernier, près de 200 migrants stationnés à Vintimille, à la frontière franco-italienne, ont été empêchés de passer en France par des gendarmes français. Nombre d'associations françaises de défense des réfugiés avaient alors déclaré que ces contrôles d'identité à la frontière entre l'Italie et la France étaient contraires aux règles de l'espace Schengen — qui prévoit la libre circulation et le passage des frontières intra-européennes pour les personnes « quelle que soit leur nationalité ».

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Pourtant, ce lundi, le Conseil d'État français a déclaré légaux ces contrôles frontaliers, arguant que « Ces contrôles ne sont pas équivalents à un rétablissement d'un contrôle permanent et systématique à la frontière franco-italienne. »

À lire : Crise des migrants à Vintimille : le ton monte entre la France et l'Italie

Selon l'OIM, près de 1 800 personnes auraient péri en mer cette année, en essayant de rejoindre la rive européenne de la Méditerranée depuis la Libye. Toujours selon l'OIM, 27 personnes seraient mortes en essayant de rejoindre la Grèce par la Turquie, via la Méditerranée. De plus en plus de migrants privilégieraient la Grèce pour rentrer en Europe.

À lire : De plus en plus de migrants privilégient la Grèce pour rentrer en Europe

L'AFP rapporte ce mardi, que près de 80 000 réfugiés sont déjà arrivés en Grèce cette année, soit 11 000 personnes de plus qu'en Italie. De plus en plus de migrants — notamment des Syriens, qui échappent à la guerre — passent par la Turquie pour rejoindre la Grèce, plutôt que de faire le voyage jusqu'en Libye pour ensuite rejoindre l'Italie. De nombreuses îles grecques, comme celle de Kos — où VICE News est allé pour comprendre cette crise migratoire — se trouvent désemparées face à l'afflux de réfugiés.

Suivez Pierre Longeray sur Twitter @PLongeray 

Regardez : Échoués sur Kos - L'Europe ou la mort (cliquez sur l'icône "CC" pour choisir les sous-titres dans votre langue)