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La citrouille est une planque de choix pour les trafiquants de drogue

La semaine dernière encore, plus de 170 kg de cocaïne ont été découverts dans le port de Philadelphie, planqués dans la pulpe de quelques citrouilles, très grossièrement.

Avec l'automne viennent la pluie, les champignons, les feuilles mortes et la citrouille, qui se cuisine à toutes les sauces. Elle est dans la soupe en entrée ou dans les crèmes brûlées pour le dessert. Aux États-Unis, peu avant la fête d'Halloween, il est de coutume de s'en servir comme une lanterne et on la retrouve sur tous les pas de portes.

Mais sa taille, son prix très abordable et justement le fait qu'au mois d'octobre, elle fasse carrément partie du paysage, font de la citrouille une planque idéale que les contrebandiers et les dealers utilisent pour transporter la drogue.

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La semaine dernière, plus de 170 kg de cocaïne ont été découverts dans le port de Philadelphie, planqués dans la pulpe de quelques citrouilles, très grossièrement. Tout ce petit monde a été mis à nu dans un container de la compagnie M/V Santa Maria, qui était parti du Costa Rica pour rejoindre le quartier du Bronx, à New York.

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John Kelleghan, un Agent Spécial affecté à la sécurité intérieure des États-Unis, a donné quelques précisions sur cette prise surprenante lors d'une conférence de presse donnée pour l'occasion : « La cocaïne a été très habilement dissimulée dans un chargement de citrouilles et de potirons. Grâce aux efforts conjoints des forces de l'ordre et des agents spéciaux, nous avons pu trouver ce chargement, confisquer la drogue et permettre qu'elle ne se répande jamais dans les rues de notre pays. »

Et effectivement, la saisie a été rendue possible grâce à un tuyau du département de répression du trafic des stupéfiants qui a lui-même donné lieu à une enquête menée à la fois par les autorités douanières américaines et les services de l'immigration et de la sécurité nationale. Bref, « Cette prise est une opportunité unique de montrer concrètement aux Américains tous les efforts mis en œuvre dans cette coordination quotidienne », comme a insisté l'agent Kellegan en prenant un ton très solennel.

Car ce n'est pas la première fois que les citrouilles servent de mules pour passer de la drogue. Le fruit commence à être une planque un peu cramée. Il y a deux ans, par exemple, à l'aéroport de Montréal, le jour-même d'Halloween, les douanes canadiennes ont mis la main sur plus de deux kilos de poudre dissimulés dans seulement trois citrouilles.

La citrouille n'est pas le seul fruit utilisé par les trafiquants pour tenter de tromper la vigilance de quelques bons douaniers zélés. En mai dernier, plus de quatre kilos de coke ont été trouvés dans deux faux fruits à pain à l'Aéroport international Pearson de Toronto. Selon les services des douanes locaux, les fruits dans lesquels l'on a retrouvé la drogue étaient en réalité des faux, fabriqués avec du plâtre avant d'être peints en vert, puis cachés au milieu de 34 caisses pleines de vrais fruits à pain. Plus proche de chez nous, à Saint-Jean-de-Luz en 2014, deux hommes et une femme ont été interpellés sur l'autoroute alors qu'ils transportaient 30 kg de cannabis et 5 000 euros en liquide, le tout planqué dans une cargaison de fruits et légumes.

Mais le grand chouchou des trafiquants, le fruit qui restera jamais au panthéon des cachettes de drogue, reste l'ananas. En mai 2015, 181 kg de cocaïne ont été découverts par les autorités espagnoles dans des ananas évidés venus d'Amérique Centrale. Moins d'un an auparavant et dans le même port, ils avaient déjà trouvé 2,5 tonnes de cocaïne cachée dans un total de 2 296 ananas en provenance du Costa Rica.

Et dire que dans certaines soirées mondaines, les invités font encore mine de s'étonner quand ils tombent sur des cocktails de fruits à la texture légèrement farineuse.