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Les pêcheurs qui exhibent leurs trophées sur Facebook finiront tous en taule

Les mecs du Department of Environmental Conservation vous tomberont salement dessus si vous êtes pris à poster sur Facebook la photo d’un poisson que vous avez pêché en dehors de la saison autorisée.
Hilary Pollack
Los Angeles, US

Vous aviez prévu un petit week-end pêche au calme à la rivière avec Kévin, votre cousin éloigné et un peu simple d'esprit et vous pensez déjà à toutes ces « grosses tophs » que vous allez pouvoir exhiber sur les réseaux-sociaux ? Vous rêvez déjà du nombre de likes potentiels que vous pourrez accumuler sous les photos de ces « monstres de 40 centimètres de longueur » que vous allez pêcher entre deux canettes de bière discount et une blague un peu lourde sur la récente prise de poids de votre tante ? Il faudrait peut-être y réfléchir à deux fois, parce que ça commence à chauffer.

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Car au cas où vous n'auriez pas mis les pieds sur internet depuis 2001 et feu l'offre AOL du forfait à 99 francs, une petite mise à jour s'impose : désormais, rien de ce que vous postez sur les réseaux sociaux n'est totalement effaçable de la toile dès lors qu'il a déjà été mis en ligne. En clair, à partir de l'instant où vous vous compromettez sur un réseau social, il est trop tard, votre vie privée n'a déjà plus rien de privé.

Avec les captures d'écran, les petites cachoteries virtuelles sensées rester dans la sphère privée peuvent très rapidement être exposées à la face du monde et par la même occasion, devenir assez embarrassantes. Surtout, par exemple, lorsque l'on se trouve être un pasteur du Michigan connu pour être un gros homophobe et qu'on se fait griller en pleine discussion coquine sur Grindr, une application de rencontres sexuelles exclusivement réservée à la gent masculine et homosexuelle.

Une règle d'Internet, tacite et immuable, que les pêcheurs américains doivent maintenant aussi subir à leurs dépens. Car depuis que leurs gosses de 14 ans leur ont appris à utiliser Facebook, les mecs du Department of Environmental Conservation (D.E.C, l'autorité de régulation de la pêche aux États-Unis) sont à l'affût de la moindre infraction : si vous êtes pris, par exemple, à poster la photo d'un poisson que vous avez pêché en dehors de la saison autorisée, ils vous tomberont salement dessus. En conséquence, les pêcheurs du dimanche font actuellement face à une campagne de répression sévère dont le théâtre n'est plus le bord des cours d'eau mais le web, les réseaux-sociaux et plus particulièrement Facebook (cet endroit visité quotidiennement par des centaines de millions de personnes et visiblement, beaucoup de pêcheurs).

Selon Syracuse.com et le Watertown Daily Times, une simple photo de vous avec un poisson que vous avez pêché hors saison et postée sur votre compte Twitter ou autre réseau social, suffit donc désormais à vous coller une amende pouvant aller jusqu'à 250 dollars (environ 230 euros) et 15 jours de prison. Alors en théorie, vous avez tout à fait le droit de pêcher certains poissons dans la mesure où vous les relâchez ensuite. Une règle trop souvent négligée par certains pêcheurs connectés, trop occupés à chercher le meilleur angle avec leur perche à selfie pour leur nouvelle photo de profil.

« Tout ça, c'est à cause des réseaux sociaux, les gens posent avec les poissons qu'ils viennent de pêcher pour partager un moment de vie, explique Lori Severino, une porte-parole du DEC, à Syracuse.com. Souvent, ils restent ensuite trop de temps à glander sur leur smartphone et quand ils remettent enfin le poisson à l'eau, il est déjà mort. »

Pour résumer : si vous avez prévu d'aller pêcher et que vous attrapez un bar, un doré jaune ou un esturgeon alors que vous n'auriez pas dû, soyez-sympas, évitez de vous la raconter auprès de vos amis. Remettez d'abord ce petit enfoiré à l'eau.

Si ce règlement fait jurisprudence, quel sera le bilan des courses ? La nature aura gagné une nouvelle victoire sur les internets et plus généralement, le fait de se la raconter sur les réseaux sociaux tombera sous le coup d'une décision juridique. Un bien sale temps pour les amateurs de pêche sportive et accessoirement donc, pour les blogueuses mode.