Mardi 8 novembre, les States vont aller voter pour tenter d'éviter une troisième guerre mondiale. Avant le verdict des urnes et la sécession du pays en deux blocs séparés par un mur derrière lequel s'entre-déchireront les hommes, Barack Obama aura multiplié les meetings pour tenter de filer un petit peu de sa popularité à Hillary Clinton. Il est comme ça Barack et c'est probablement ce qu'on retiendra de lui : un mec pas avare de coups de main.
LIRE AUSSI : On a réussi à mettre la main sur une bouteille de vodka Trump
L'ancien sénateur de l'Illinois aura passé huit ans dans le Bureau ovale. L'heure des adieux sonne aussi celle des bilans et l'occasion était belle de revenir sur ses deux mandats par le prisme de la bouffe. Contrairement à son prédécesseur qui aurait pu finir terrassé par un bretzel, Barack Obama n'aura pas fait beaucoup de faux pas en matière de nourriture et s'avère aussi à l'aise au resto que sur le plateau d'un Late Show.
Bien avant de devenir le POTUS, en août 2001, il apparaissait déjà dans l'émission Check, Please ! donnant son avis sur quelques adresses de Chicago (La Dixie Kitchen and Bait Shop et Le Bouchon visiblement galère pour choper une réservation). La « politique alimentaire » d'Obama aura été parfois plus ambivalente – son amour invétéré pour les burgers se heurtant aux préceptes d'une alimentation plus saine véhiculés par Michelle Obama et sa campagne contre l'obésité baptisée Let's Move.
Une photo publiée par The White House (@whitehouse) le 7 Sept. 2016 à 18h48 PDT
Alors qu'il est presque temps pour Barack de remettre les clés de la Maison Blanche et du parking, retour en quelques mets sur sa carrière présidentielle.
Les brocolis
Le brocoli, cette arme politique à résonance massive. En 1990, les républicains les bannissent des cuisines d'Air Force One. George Bush Sr. déclare : « Je n'aime pas ça. Je n'ai jamais aimé les brocolis quand j'étais petit et que ma mère m'obligeait à les manger. Maintenant que je suis président des États-Unis, je peux dire que je n'en mangerai plus jamais de ma vie ». 2013, année de la rédemption pour cette variété de choux. Barack Obama leur offre une seconde chance lors d'un dîner à la Maison Blanche avec des enfants invités par Michelle Obama. Question : « Quelle est votre nourriture préférée ? » Réponse : « Le brocoli. J'ai découvert que la nourriture saine peu avoir bon goût ». On est loin des aliments préférés de Barack cités par Scholastic (frites, ribs de porc et nachos) mais ça fait plaisir à Michelle et la nique aux républicains. Opération tout bénéf.
Une photo publiée par The White House (@whitehouse) le 11 Mars 2016 à 14h55 PST
Les amandes
L'affaire a fait grand bruit dans les médias américains. Elle part d'un papier du New York Times qui retrace les étranges tics nocturnes du président – confidences de sa femme et de leur chef perso, Sam Kass. On apprend qu'il ne dort pas plus de cinq heures par nuit et qu'il mate ESPN en travaillant. Rien de ouf jusqu'à cette citation : « il a pris l'habitude de manger sept amandes salées avant de dormir ». Net et précis. Les observateurs s'interrogent : quel est ce nouveau régime ? Pourquoi sept et pas huit ? Est-ce que le président est superstitieux, reptilien ou juste extrêmement casse-couilles ? Après quelques jours de suspense, Michelle Obama plaide l'incompréhension. Interrogée sur les habitudes alimentaires du chef du monde libre, elle répond que Barack ne grignote jamais de chips ou de gâteau mais, à la rigueur, quelques amandes. Calmos les conspis.
Les nouilles thaï
Barack Obama a toujours été un homme de com'. Quand le chef Anthony Bourdain vient le chercher pour un épisode de sa série sur CNN, Parts Unknown, le président des États-Unis accepte d'aller casser la croûte dans un rade improbable lors d'un voyage officiel au Viêt Nam. Dans ce resto ouvert depuis deux décennies et baptisé Bun Cha Huong, les deux compères s'enfilent des bun cha, un plat traditionnel de Hanoï qui consiste à foutre dans un bouillon, des vermicelles de nouilles de riz, des herbes, des rouleaux de printemps et des lamelles de porc grillé. La mise en scène et limpide et, en mangeant à côté de gens ordinaires, Barack rend hommage à un autre grand homme politique : Valérie Giscard d'Estaing.
Une photo publiée par The White House (@whitehouse) le 23 Mai 2016 à 8h28 PDT
Le saumon
Un président s'autorise souvent quelques déplacements histoire de serrer quelques pognes et de se rapprocher de ses concitoyens. Barack Obama n'y a pas coupé et s'est même rendu trois jours un Alaska pour un déplacement inédit dans l'histoire des États-Unis. Là-bas, il a fait la rencontre de pêcheurs et défendu la protection de l'environnement. Sur Kanakanak Beach, il a aussi fait la rencontre d'un saumon qui, visiblement ému, a éjaculé sur les pompes présidentielles. « Vous avez vu ça ? », s'est exclamé le président à la vue du liquide s'échappant du poisson. « J'en ai même sur les chaussures. » Alors qu'on lui répond que le saumon est simplement « heureux de le voir », Barack aurait pu garder un échantillon pour les cuisines de la Maison Blanche. La laitance – le sperme du poisson – est un ingrédient familier des mangeurs aventureux qu'on retrouve dans une recette de pâtes sicilienne et le shirako.
Les burgers
Barack, le patriote. Il a beau ne jurer que par les brocos, sa vraie passion, c'est le burger. Depuis qu'il a posé ses valises à Washington, la plupart des fast-foods de la ville ont reçu une petite visite impromptue du président. Que ce soit avec Joe Biden, des membres du personnel de la Maison Blanche ou Dmitri Medvedev, alors président de la Russie, tout le monde y passe. Obama ne s'en est jamais caché, il a écumé les Shake Shack, OMG! Burgers, Five Guys, Ray's Hell Burger du coin à la recherche d'un casse-dalle – avec ou sans cheddar, oignons, laitue, tomate et jalapeño. America ? Fuck yeah.
Barack Obama en août 2009. Photo via Flickr user U.S. Embassy New Delhi.