Toutes les choses affreuses qui vous arriveront lors de votre premier boulot d’employé de bureau

Bienvenue dans le monde fabuleux des employés de bureau ! (Photo via)

C’est l’été, et comme chaque année, de nombreux jeunes adultes fraîchement diplômés errent dans les rues à l’affût d’un boulot. Peut-être que vous faites partie de ces gens, emplis d’espoir et de bonne volonté, prêt à vous lancer dans la carrière de vos rêves. Mais laissez-moi vous dire un truc sur vos rêves : ils sont morts et enterrés. Vous ne serez pas philosophe ou historien de l’art. Vous n’allez probablement pas devenir militant pour les droits de l’homme ou gérant d’un fonds caritatif. Vos rêves sont morts. Vos rêves ont été noyés sur les rives d’un fleuve, dans la frêle lumière bleutée du soleil levant.

Et vous vous retrouvez donc à l’été 2015, dans la même situation que des milliers d’autres personnes : après trois années (ou plus) à batailler contre l’administration universitaire, vous découvrez que le seul emploi pour lequel vous êtes qualifié est un job de bureau parfaitement chiant – où vous n’aurez pas grand-chose à faire d’autre que trier des photocopies et patienter près d’un téléphone avec un air concerné.

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Vous êtes donc allé à une agence d’intérim, engoncé dans un costume trop serré pour un rancart informel avec un type prénommé Frédéric. Vous lui avez tendu votre CV format A4, où figurent encore vos résultats du baccalauréat et votre attestation premiers secours, et vous avez obtenu un contrat. Bravo, vous venez de décrocher votre premier job d’employé de bureau. Voici ce qui est susceptible de vous arriver :

VOUS ALLEZ ENDURER DES CAUCHEMARS EN CUISINE

Aucune cuisine de bureau n’a jamais été construite pour être une vraie cuisine : elles ont juste été conçues comme des espaces suffisants pour que quelqu’un puisse y loger un frigo et un évier minuscule. En plus de potentiellement subir la vue d’une montagne de vaisselle sale digne d’une colocation d’étudiants en bactériologie, vous allez devoir (ré)apprendre la vie en communauté dans un espace réduit. Dès que vous irez vous préparer un café, un de vos collègues débarquera en vous bousculant légèrement, avant d’énoncer une évidence type : « Qu’est-ce que c’est mal fichu ici ! Qui est l’abruti qui a construit cette cuisine ? » Une avalanche de tupperwares étiquetés avec soin jaillira des étagères du frigo pour atterrir sur le sol. Une pile de sachets de thé tombera tristement dans l’évier. Puis le collège en question repérera la dernière cuillère à café propre, nichée dans un recoin de la cuisine entre vous et lui, avant de vous sortir un mot-valise qui semble être né dans les cuisines de bureau : jepeu– ?

Jepeu est une question sans réponse. Jepeu est une interrogation sans enjeu. Ce n’est pas une question, elle n’en a que la tournure. « Pardon, jepeu– ? » signifie : il faut que je me faufile derrière vous. Ça veut également dire : il y a une petite chance que nos coudes se touchent dans la seconde qui va suivre. Il y a comme une sensation d’urgence dans jepeu. Cela peut aussi être une manière passive agressive de dire que vous mettez beaucoup trop de temps à faire votre café.

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UN DE VOS COLLÈGUES VA COMMENCER À DEVENIR DE PLUS EN PLUS NERVEUX AU SUJET DE LA PONCTUALITÉ, COMME SI CELA AVAIT UN SENS

Un jour, un de vos collègues – autre que votre supérieur – vous glissera un subtil « Alors ? Long déjeuner ? » Ce sera probablement votre voisine de bureau, Sandra, celle qui empile une quantité indécence de photos de ses enfants sur son espace de travail, entre une plante verte et deux surligneurs. Elle vous lancera des regards en coin parce que vous êtes rentré dix minutes trop tard de votre pause déjeuner. « Ça doit être sympa de ne pas avoir de tâche urgente à faire au boulot ! » Ce sera votre premier avertissement. Réitérez l’expérience, et vous recevrez un mail adressé à toute l’entreprise de la part de Sandra, lequel dira quelque chose comme : « Bonjour à tous ! Petit rappel concernent la ponctualité : tout le monde doit être à son poste à 9 h 30, et chacun dispose d’une heure pour sa pause déjeuner. Tous vos collègues respectent ces règles : restons polis. »

Le truc, c’est que dès qu’on commence à prêter attention au nombre de minutes que l’on passe au bureau, c’est qu’il est déjà trop tard. Nous avons tous un nombre certain d’heures, de minutes et de secondes à passer sur cette terre. Du moment que le travail que vous devez effectuer est terminé, est-il nécessaire de contenter des personnes assez stupides pour donner plus de crédit aux employés qui passent plus de temps au bureau ? Devrait-on réellement en gâcher 10 ou 12 minutes de plus, assis devant un ordinateur, à actualiser sa boîte mail et donner l’impression de travailler ? Devrait-on réellement culpabiliser si l’on dérobe une infime portion de temps à l’éternité, à nos patrons et pour nous-mêmes ? On vit et on meurt seul. Nos cœurs n’ont qu’un certain nombre de battements à donner avant de rendre l’âme. Nique la ponctualité, et nique Sandra.

VOUS APPRENDREZ À TRANSFORMER UNE PAUSE-DÉJEUNER EN PAUSE-APRÈM

Une chose à savoir : personne ne fait grand-chose dans cette heure merveilleuse qui suit le déjeuner. Tout le monde sort, claque ses tickets restaurants (s’ils en ont), puis comate pendant une heure le temps de digérer. Vous le faites, votre boss le fait, vos collègues le font, et même cette gourgandine de Sandra le fait.

Voilà comment on transforme une pause d’une heure en une pause de trois heures : prenez votre pause à midi. Engloutissez un sandwich, faites un peu de lèche-vitrines, puis revenez à 13 heures, quand tout le monde partira en pause déjeuner. Comme ils sont partis, vous avez la liberté de roupiller pendant une heure, et quand ils reviendront, vous pourrez encore comater pendant une heure supplémentaire, parce que personne ne va vous fliquer pendant votre sacro-sainte période de digestion. Puis à 15 heures, la journée de travail est pratiquement finie de toute façon, donc vous n’avez plus qu’à glander tranquillement jusqu’à 18 heures « Pourquoi le pays se barre en couille, Joel ? » me demande-t-on. « Pourquoi l’économie se barre en couille ? » Je n’ai pas la réponse à cette question.

Aucune chance que ce mec ne soit réellement en train de dessiner un aigle. Il est probablement en train de comater. (Photo via Startup Stock Photos)

VOUS DÉVELOPPEREZ UNE RELATION COMPLIQUÉE AVEC LA FORMULE DÉJEUNER DE CHEZ FRANPRIX PARCE QUE C’EST TOUT CE QUE VOTRE SALAIRE MERDIQUE VOUS PERMETTRA DE VOUS OFFRIR

À un moment, vous perdrez les pédales parce que le Franprix dans lequel vous achetez quotidiennement votre déjeuner arrêtera de vendre son wrap au chorizo pour le remplacer par un panini saumon-aneth. Vous deviendrez fou. Vous étiez pratiquement marié avec ce wrap au chorizo. Vous vous étiez promis monts et merveilles. Et regardez-vous maintenant : vous êtes à genoux, en train de pleurer dans le rayon snacks, en espérant qu’un sandwich poulet-crudités arrivera à combler ce vide désespérant. Vous allez essayer d’oublier cet amour simple et pourtant sournois que vous nourrissez pour la formule déjeuner Franprix. Vous n’y arriverez pas, comme des milliers d’autres Français.

IL Y AURA DES POST-ITS SOURNOIS DANS LA CUISINE, LEQUELS DÉGÈNERERONT QUASI-INSTANTANÉMENT EN CHAÎNES DE MAILS SOURNOIS À TOUT LE BUREAU CONCERNANT LA CUISINE, PARCE QU’UNE PERSONNE A ÉGARÉ SON DÉJEUNER ALORS QU’ELLE AVAIT MIS UN POST-IT DESSUS POUR INDIQUER QUE CE SANDWICH AUX ŒUFS DURS LUI APPARTENAIT – ET ELLE FINIRA PAR FOUTRE UNE PUTAIN DE FEUILLE A4 SUR LE FRIGIDAIRE, SUR LAQUELLE SERONT INSCRITS LES MOTS « SVP, RESPECTEZ LE DÉJEUNER DES AUTRES »

Bref, ce que j’essaie de vous dire, c’est que quiconque travaille dans des bureaux plus de cinq ans d’affilée est voué à sombrer dans la démence.

VOUS PARTICIPEREZ À DES BLAGUES DE BUREAU RÉCURRENTES QUI DURERONT BEAUCOUP TROP LONGTEMPS ET SE TRANSFORMERONT EN MÈMES DE LA VRAIE VIE

Bosser dans un bureau est la forme d’existence la plus morne qui puisse être. Du coup, vous apprendrez à chérir chacun des petits moments de joie que vos collègues auront à vous offrir. Un jour, l’un de vos confrères se vautrera lamentablement dans l’entrée en renversant son café sur sa chemise toute neuve, et cela deviendra la chose la plus drôle du monde. Selon votre degré d’ennui au boulot, il est possible que cette chute fasse l’objet de nombreuses railleries, des mois après les faits.

Voici quelques-unes des blagues de bureau que j’ai eu l’occasion de partager. Avec du recul, je me rends compte qu’elles ne sont pas réellement drôles, mais elles m’ont fait rire comme une baleine – indubitablement parce que je n’avais rien de mieux à faire.

– Un type s’est pissé dessus à la fête de Noël du bureau alors qu’il reconstituait une scène d’ Apocalypse Now, scène qui impliquait de s’étendre sur un banc et de faire tournoyer son doigt en l’air en se prenant pour un hélicoptère – ça a fait l’objet de nombreuses discussions d’après-boulot.
– Un de mes collègues avait une voix cartoonesque un peu débile. Il n’arrêtait pas de répéter des répliques débiles pour faire rire les gens, et tout le monde imitait sa voix de Muppet débile à chaque fois qu’il sortait ses répliques débiles.
– Une fois, j’ai reçu un avertissement parce que j’avais demandé une corde avec un nœud coulant pour rigoler, et c’est devenu un gag récurrent.
– [des affaires de diffamation à mon encontre que je ne préfère pas évoquer, mais qui nous ont pas mal fait rire à l’époque.

Donc, en bref, les bureaux sont là où les blagues viennent mourir, puis se faire réanimer par des urgentistes désespérés, et puis mourir à nouveau, des années de suite.


C’est aussi ici que les rêves viennent mourir. (Photo
via)

VOUS ALLEZ DÉCIDER DE NE PLUS RIEN EN AVOIR À FOUTRE

Pendant votre première semaine, vous allez venir au bureau en portant le même uniforme que celui que vous aurez exhibé lors de votre entretien, avant de remarquer que personne d’autre ne s’habillait de manière pseudo-élégante. Puis vous en arriverez au stade où vous vous ramènerez au boulot bourré – voire pire, en tongs – et vous jouerez au Démineur en douce jusqu’à 17 heures Ce jour marquera le début de la fin : vous serez trop démotivé pour avoir ne serait-ce qu’une once d’intérêt pour votre boulot, et coincé à ne rien faire parce que vous n’êtes pas assez malin pour évoluer. Vous allez finir coincé dans un purgatoire de poubelles à papier et de gens obsédés par les produits désinfectants pour les mains. Vos compagnons de routes seront des imprimantes éternellement hors-service pour cause de « bourrage papier ». Encore une fois, bienvenue dans le monde des employés de bureau .

QUELQU’UN DONT LE TRAIT DE CARACTÈRE PRINCIPAL EST LE FAIT QU’IL AIME LE CAFÉ D’UNE CERTAINE MANIÈRE VOUS PARLERA DE CAFÉ PENDANT DIX LONGUES MINUTES

Je rejette la faute sur Starbucks, parce que depuis que Starbucks est arrivé – avec son éventail de choix, son lait mousseux, son pumpkin latte –, tous les chieurs du bureau disent des choses du style : « Ah zut, tu peux pas ramener un peu de lait de soja ? J’aime mon café avec un nuage de lait de soja » ou encore « J’ai besoin que ça soit infusé avec beaucoup d’attention dans une cafetière transparente spéciale, avec une lichette de sirop d’agave. »

Vous aviez gentiment proposé de faire le café afin d’avoir une excuse pour quitter votre bureau l’espace de deux minutes, et maintenant vous croulez sous les sachets de faux sucre et de rooibos avec une machine spéciale pour faire mousser le lait. Et un débile avec un mug marqué « J'[grains de café agglutinés en forme de cœur] LE CAFÉ » vous demande de faire quelque chose de compliqué avec son sachet de mocaccino, comme si vous étiez dans un putain de clip de Nickelback. En gros : si vous prenez autre chose qu’un café de base tout déprimant au bureau, cela signifie que vous avez une très haute opinion de vous même.

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QUELQU’UN ENVERRA ACCIDENTELLEMENT UN MAIL A TOUT LE BUREAU, AUQUEL VOUS RÉPONDREZ PAR UNE BOUTADE, ET LA POLICE DES MAILS ENVERRA UN MAIL À TOUT LE BUREAU POUR VOUS DIRE DE NE PAS ENVOYER DES MAILS À TOUT LE BUREAU, ET VOTRE MANAGER VOUS PRENDRA À PART ET VOUS DONNERA UN AVERTISSEMENT POUR AVOIR ENVOYÉ UN MAIL À TOUT LE BUREAU

Les mails internes sont sacrés, mais de nombreux profanes s’entêtent à envoyer des messages pour signifier à TOUS leurs collègues qu’ils ont retrouvé un objet dans les toilettes sordides du bureau. Quelques secondes plus tard, un petit blagueur fera une remarque sur l’état déplorable des toilettes, où il sera question d’étrons flottants et de professionnels du nettoyage. Les mails internes ne sont pas faits pour blaguer. Ils ne sont pas faits pour les boutades. Il ne faut pas abuser des mails internes.

VOUS VOUS IMPLIQUEREZ DANS UN CHAMPIONNAT DE FOOTBALL AFTERWORK OU UN TRUC DU STYLE ET VOUS VOUS RENDREZ COMPTE QUE VOUS PASSEZ LA MAJEURE PARTIE DE VOTRE JOURNÉE AVEC LES MÊMES PERSONNES

En fait, il peut s’agir de n’importe quelle activité extraprofessionnelle faite pour que vous vous détendiez un peu face à vos collègues, mais le foot fait partie des passe-temps les plus communs. Chaque bureau dispose d’une personne incroyablement bien organisée, laquelle enverra un mail à tout le monde en début de semaine (« J’ai besoin de savoir qui sera présent. Amenez de bonnes chaussures, c’est 6 euros chacun pour louer le terrain. ») afin d’organiser l’événement. Puis vous réalisez que pas une semaine ne passe sans qu’une activité commune ne vienne pourrir votre boîte mail – que ce soit des pintes d’après-match, des pizzas ou des afters de pots de départ. Aux alentours de minuit, alors que vous quittez vos collègues lors d’un au revoir gênant à la station de métro (« Bon bah… à dans huit heures ! »), vous prenez conscience de la triste réalité des choses : vous avez été happés. Happés par la menace inoffensive d’une activité extraprofessionnelle amusante. D’ici peu, votre vie sociale sera dominée par vos interactions avec les six personnes qui partagent votre portion d’open space, vous n’aurez plus d’amis extérieurs et vos sujets de discussion se limiteront à votre boulot. Ne vous laissez jamais avoir par une invitation à jouer au foot ou à boire une bière.

QUELQU’UN OBTIENDRA UNE ONCE DE POUVOIR AU BOULOT ET SE TRANSFORMERA IMMÉDIATEMENT EN TYRAN

« Bonjour Joel, j’ai remarqué que tu avais imprimé ton document trois fois, parce que la première fois c’est sorti en format A3, la deuxième en A5 mais imprimé sur une A4, et, comme tu le sais, j’ai été nommé responsable du recyclage – ce qui n’implique pas de hausse de salaire, mais ça reste une responsabilité, et ça fait partie de mon plan décennal pour obtenir une promotion – et oui, juste un petit mot pour te dire que je vais devoir signaler ça aux RH et que, avec tes retards, cela pourrait se transformer en avertissement. Je suis vraiment désolée de devoir endosser ma casquette de manager ainsi. »

Bouffe-moi les couilles, Tim. Je t’ai aidé à faire ton déménagement, sale chien.

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VOUS VOUS TROUVEREZ ENFIN UN AUTRE BOULOT

Enfin, rien ne dit que ça arrivera. Vous pouvez très bien vous retrouver enfermé dans ce bureau jusqu’à la fin de vos jours. Vous savez combien de personnes meurent à leur bureau ? Beaucoup plus que vous ne l’imaginez. Il suffit de laisser sa tête tomber sur son clavier. Et, avec le boulot que vous faites et le volume de travail que vous abattez réellement, combien de temps va-t-il se passer avant que qui que ce soit ne remarque votre décès ? Une heure ? Une journée ? Possible qu’une semaine entière s’écoule avant que quelqu’un ne remarque que votre courrier s’est amoncelé près de votre cadavre. La personne qui vous trouvera devra d’abord vérifier votre passe parce qu’elle ne connaît pas votre nom. Le service informatique sera en colère contre vous parce que votre visage écrasé sur votre clavier a fermé votre session et qu’ils n’ont pas votre mot de passe, et qu’ils devront donc jeter votre ordinateur à la poubelle. Ce serait votre héritage. Un PC dans une benne à ordures.

Mais il y a quand même des chances que vous trouviez un autre boulot si celui que vous occupez vous déplaît. Le truc, c’est que c’est assez dur de chercher parce que le rythme atroce de votre quotidien vous ramollit comme une crêpe. Et c’est encore pire si votre salaire finit par être augmenté – oui, vous détestez votre boulot, vous êtes insatisfait, toujours au bord du gouffre de l’ennui éternel – vous êtes coincé, parce que vous vous apprêtez tout juste à dépasser les 25k annuels en brut et que vous avez peur de faire le grand saut au cas où vous vous planteriez. C’est comme ça qu’ils vous tiennent par les couilles – 50 centimes de l’heure en plus et vous vous y retrouvez pour une année de plus, puis une autre, puis une dernière, et vous vous réveillez un matin en vous disant : « Ah, il faudrait que j’envoie ce mail aujourd’hui. » Et, avant que vous ne vous en rendiez compte, vous vous levez tôt et vous partez tard, vous regardez votre boîte mail pro dans le bus, et vous vous réveillez, au beau milieu de la vingtaine, en ayant réellement quelque chose à foutre de votre boulot merdique. Ne laissez pas ça arriver.

Comment trouve-t-on un vrai boulot ? Je n’en ai aucune idée. Mais je sais que chacune de mes évolutions de carrière se sont faites grâce aux gens que je connaissais, en leur intimant avec une subtilité toute relative que je n’aimais pas mon boulot et que je cherchais autre chose, et pas grâce à un remplissage assidu de formulaires en ligne interminables pour des boulots que je ne voulais pas vraiment. LinkedIn sert essentiellement aux branleurs et aux agents immobiliers, certes, mais l’idée derrière ce site – selon laquelle les rencontres avec des vraies personnes sont utiles pour se créer un réseau professionnel – n’est pas si stupide que ça.

Bref, faites-vous des amis, en gros. Étoffez votre éventail de compétences, et faites-vous des potes. Indiquez-leur subtilement que vous êtes bien plus qu’un simple professionnel de la photocopie. Faites-vous des amis et lâchez des répliques de type : « Ah, je vais avoir du mal à payer ma tournée aujourd’hui, ça fait trois ans que je traîne le même salaire merdique et j’aurais bien besoin d’une petite évolution. » Ils comprendront. Sinon faites un sacrifice humain, assassinez un intérimaire, ou quelque chose du genre. Un signal fort, quoi. Plantez sa tête en haut d’une pique et revêtez un costume d’homme-sandwich, puis hurlez à pleins poumons dans une gare en pleine heure de pointe : « JE SUIS SÉRIEUX, J’AIMERAIS BIEN UN AUTRE BOULOT MAINTENANT. » Laissez parler votre créativité. Sortez des sentiers battus. Bon courage !

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