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2016-2017 : une histoire orale du Burger King d’Istres

Burger King Istres

Istres, c’est près de 45 000 habitants, une clinique, une sous-préfecture et une base militaire. C’est un jet d’eau de 50 mètres destiné à attirer les touristes mais qui ne fonctionne pas quand le Mistral souffle, des quartiers résidentiels presque tous épargnés par les tours qui enlaidissent les villes voisines. C’est quatre collèges, deux lycées et une vie politique plutôt salée – dont tout le monde parle à l’échelle locale mais dont le reste du monde se contrefout. Non, cette description n’est pas le résultat d’une (trop) longue partie de Sim City 2000, c’est bien le portrait de la ville dans laquelle j’ai grandi.

Ni pire ni meilleure qu’une autre, je l’ai toujours considérée comme une sorte de ville témoin française, au sens le plus noble du terme. Et pour cause, il y fait plutôt bon vivre et beaucoup de ceux qui y naissent finissent par mourir au même endroit.

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Côté bouffe, les Istréens ont traditionnellement plusieurs options. Ils peuvent taper la cloche dans l’un des nombreux petits restaurants spécialisés dans les cuisines françaises, asiatiques, italiennes ou encore nord-africaines. Ou alors, il peuvent choisir d’aller dans l’un des deux McDonald’s de la ville, l’un est près du Géant Casino, l’autre est à côté du Leclerc. Et c’était comme ça depuis toujours – jusqu’à l’année dernière et l’annonce de la construction d’un Burger King sur le territoire de la commune.

Et aussi con que ça puisse vous paraître, ça m’a semblé être un putain d’événement.

Tellement, qu’un an après l’arrivée de cette marque quasiment chimérique sur le sol de ma commune de naissance, je me suis demandé dans quelle mesure l’arrivée d’un mastodonte comme Burger King avait la faculté de chambouler la petite vie paisible d’une ville comme Istres. Du coup, j’ai posté deux trois annonces sur les réseaux-sociaux et je suis parti à la rencontre des premier intéressés : les Istréens. Employés, voisins, concurrents, fans ou détracteurs de la première, ils ont tous accepté de me parler et de me livrer leur version des faits.

Bruno, 55 ans, commercial dans les télécommunications

« Moi, j’ai connu Burger King dans les années 1980 avant que les restos de l’enseigne ne quittent la France. J’étais sur Paris à l’époque et j’y allais souvent. Du coup, j’ai été très déçu qu’ils partent. Évidemment, quand j’ai su qu’ils arrivaient à Istres, j’étais content parce qu’ils en avaient déjà ouvert un à l’aéroport de Marignane (Marseille Provence, NDLA) mais c’est trop loin. Du coup, je n’y suis jamais allé là-bas. Je serais allé jusqu’à Martigues, mais je n’aurais pas fait cinquante bornes non plus pour ça. Je ne me vois pas faire une telle distance pour manger un hamburger.

Pendant des années, je me suis rabattu sur McDo et Quick mais depuis que Burger King a ouvert je ne suis retourné qu’une fois à Quick. Peut-être que je suis un peu trop dans le délire Burger King. Bon maintenant, je ne vais pas dans les fast-foods très souvent. Peut-être juste un peu plus qu’avant, parce que j’ai retrouvé la même nourriture qu’à l’époque, ça me rappelle mes 20 ans, ça s’arrête là. Pour la ville, je crois pas que ça change grand-chose, c’est pas vraiment dans le centre, mais quand on est tracté, c’est pas vraiment un souci. »

Céline, 43 ans, employée dans l’e-commerce

« Ben moi, je me casse le ventre au moins une fois par semaine depuis l’ouverture avec mes petits. Concernant l’amabilité du personnel, il faudrait se mettre cinq minutes à leur place, parce que c’est pas un client con qu’ils ont par jour, mais des grappes de vingt. Le client est roi, mais y a des limites… »

Comme le révèle la réaction de Céline à mon appel à témoignages sur Facebook, il n’y a pas eu que des clients aussi satisfaits que Bruno et elle. Il a suffi que je poste pour que, au milieu des bonnes âmes prêtes à témoigner de bonne foi, une pluie de critiques s’abatte. Un dessert manquant par-ci, des buns pas assez rond par-là, des vendeurs pas assez ceci ou trop cela, bref, le déferlement habituel de critiques qui suit automatiquement tout appel à témoignage. Sans parler des appels à me préoccuper d’autres sujets. Probablement les mêmes gars que ceux qui disaient avoir trouvé des os de rat dans les hamburgers McDo. Loin de moi l’idée de mettre en doute les critiques des consommateurs mais il est à peu près certain qu’on aurait le même résultat en retentant l’expérience avec une table étoilée. Et puis bien sûr, il y a les fans d’une autre enseigne.

Carine*, 47 ans, vacataire dans l’animation et fan de Quick

« J’y ai mangé quelques fois mais je ne suis pas très fan, je préfère Quick. Pour leur sandwich, bien évidemment, mais surtout pour le goût que je ne trouve pas à Burger King. Le Giant, le Long Chicken, le Quick N’ Toast : tout ça va disparaître et je suis un peu dégoûtée. Ça nous arrive même d’aller à Martigues pour ça alors qu’on a le McDo à côté. Du coup, quand j’ai appris que BK débarquait à Istres, ça m’a pas fait grand-chose. Ce qui m’embête, c’est surtout que Burger King rachète les Quicks. »

Benoît, 30 ans, employé dans le tourisme

« Moi, je préfère McDo, j’y vais souvent avec mon pote Clément, et même qu’il prend un menu Big Mac et souvent un deuxième sandwich et parfois un troisième et aussi une glace. »

Mais au milieu de tout ça, je note une série de commentaires concernant le rond-point construit en même temps que le restaurant. Si plusieurs cybercitoyens accusent la mairie d’avoir dépensé leurs impôts pour aider au développement d’une entreprise privée, aucun d’eux ne donnera suite à mes demandes d’interview.

Romain*, citoyen pragmatique

« On dirait que Burger King c’est l’événement du siècle. Point négatif, y’a trois ronds-points à 100 mètres d’intervalle maintenant. »

Didier*, citoyen énervé

« Ça gonfle ce nouveau rond-point, surtout pour un commerce de cette qualité. »

Marie-Christine*, citoyenne en boucle

« Surtout qu’il a fallu le payer en plus. »
« Ce qui me chagrine c’est le prix que la commune a payé pour le rond-point ! »

Nicolas Davini, directeur général des services de la Mairie d’Istres

« Ce n’est évidemment pas la mairie qui est porteuse d’un projet comme celui-là, mais un entrepreneur privé. Et quand un entrepreneur vient nous voir pour un tel projet, notre rôle consiste simplement à valider la faisabilité du projet. Il nous présente le foncier sur lequel il prévoit de s’installer, nous demande si ça correspond à la typologie de commerce que nous souhaitons pour le quartier, ce genre de choses et si c’est le cas, il est libre de s’installer. Nous sommes en France, le commerce est libre, si c’est une activité autorisée, ils sont libres de s’installer. Et puis il n’y avait aucune raison de s’y opposer, d’autant que ça s’inscrit dans le cadre d’un projet de développement commercial du quartier.

Si on pouvait avoir trois restaurants étoilés sur la commune on accepterait bien volontiers mais ça ne se passe pas comme ça.

Ensuite, il y a un accompagnement pour la mise en relation avec les services de la métropole (Métropole Aix-Marseille Provence, NDLA) qui instruisent le dossier, les autorisations à obtenir, etc. Nous essayons aussi de faire au mieux quand il y a de la création d’emploi parce que les services municipaux sont d’importants réceptacles de demandes d’emploi. Évidemment, on fait notre possible pour qu’un maximum d’Istréens soit recruté, mais ce n’est pas une obligation, on insiste juste fortement. Nous ne sommes pas employeurs dans ce cas, ni d’ailleurs concepteurs ou financeurs du projet. Juste aménageurs urbains.

Après, c’est sûr que ça a attiré beaucoup de monde quand ça a ouvert. C’était le premier sur cette partie du pourtour de l’étang de Berre – et c’était incroyable. Les premières semaines, il y avait la queue sur la route, je n’avais jamais vu ça et il a fallu réguler la circulation. Les gens venaient de très loin pour re-goûter ces produits qu’on n’avait pas vus depuis un moment. Et puis, l’engouement s’est normalisé et maintenant c’est un restaurant qui a l’air de tourner normalement.

Mais bon, c’est pas non plus un truc qui apparaît dans les guides touristiques, ça reste de la restauration rapide, donc il faut relativiser l’attractivité que ça génère aujourd’hui. Si on pouvait avoir trois restaurants étoilés sur la commune on accepterait bien volontiers mais ça ne se passe pas comme ça. Et si la restauration rapide décide de s’installer à Istres, elle en a le droit. Ça ne nous empêche pas de faire attention à ce qu’on sert en restauration collective et de faire de la prévention sur la bonne nutrition. Ça n’empêche pas non plus les gens d’avoir une opinion sur la restauration rapide.

Et pour le rond-point, c’est un aménagement urbain comme on en fait régulièrement pour desservir les quartiers riverains. Les véhicules pénétraient par le rond-point des colonnes un peu plus loin et ça générait un trafic trop dense. Les critiques se trompent sur l’ordre des choses, c’est plutôt les commerces qui ne s’installeraient pas s’il n’y avait pas ce rond-point. Surtout une enseigne de restauration rapide avec un drive. Burger King fait partie d’un ensemble commercial qui va se développer. Ils sont les premiers sur site, voilà tout. Donc ça n’a pas rendu service à une entreprise, ça a notamment rendu service à l’emploi. Parce que vous savez on les connaît les exemples des zones commerciales qui voient disparaître l’emploi parce qu’elles sont mal conçues et mal gérées. Ça fait partie de la gestion de la commune de faire en sorte que les commerces aient ce qu’il faut pour tourner correctement et attirer l’emploi. »

David, 24 ans, employé dans la chimie et ancien voisin du restaurant

« Aujourd’hui, c’est plus calme mais à l’époque, ça a été vraiment compliqué pour nous. Les gens faisaient preuve d’un incivisme incroyable, ils se garaient n’importe où, partout devant les maisons. Et chaque fois qu’on le leur disait, ils répondaient “j’en ai pour cinq minutes, je vais juste manger, etc.”, sauf que nous, on habite là et qu’on ne pouvait ni sortir ni rentrer chez nous. On a contacté tout le monde, la police municipale, la nationale, la gendarmerie, la Mairie directement et personne ne faisait rien. Alors comme les mots ne suffisaient pas, on a agi nous-mêmes. Avec un cric, on déplaçait les véhicules, sur une place s’il y en avait, sinon au milieu de la rue. Et là quand ça bloque la circulation, la police se déplace. La seule chose qu’ils ont faite c’est de nous mettre de grandes croix devant les maisons qui nous empêchent de nous garer devant chez nous.

Avec un cric, on déplaçait les véhicules, sur une place s’il y en avait, sinon au milieu de la rue.

Quand on a su que le Burger King arrivait, c’était trop tard, la ville ne nous a pas demandé notre avis. Mais bon, on ne savait pas quoi en penser car on ne savait pas comment ce serait fait. Et puis après, en trois ou quatre mois, ça s’est monté. Des gros pylônes de fer, puis la bastide et en même temps le rond-point qui donne directement sur notre rue. C’est ça le problème. C’est vrai que maintenant c’est plus calme mais ça arrive encore parfois, alors qu’entre la rue principale pour y accéder, la contre-allée où se trouvent le restaurant et le parking il doit bien avoir deux cents places. Pourtant, y’a des gens qui préfèrent se garer à 50 mètres devant chez nous, plutôt qu’à 5 mètres sur le parking, c’est incompréhensible. Pour mes parents, c’est un stress permanent, chaque fois qu’on part ou qu’on rentre, on sait pas si on pourra rentrer ou sortir de la maison. Au début, le gardien du parking leur disait de se garer partout, j’ai vérifié moi-même mais maintenant c’est juste l’incivilité.

Bon et puis y’a d’autres incivilités, comme les gens qui jettent leurs emballages et qui finissent dans les jardins avec le vent. Même si Burger King nettoie et que nous aussi. Sans parler des menaces de particuliers que j’ai reçues quand on a fait des posts sur Facebook pour dire qu’on allait déplacer les voitures. Au final, personne n’a jamais rien fait dans la réalité. »

Lydie, 31 ans, mère au foyer et ancienne employée du restaurant Burger King d’Istres

« Une amie avait postulé via Pôle Emploi au moment des recrutements à l’ouverture, elle savait que je cherchais du boulot et m’a mis en relation avec la conseillère qui s’occupait des recrutements. Mon CV a été transmis à Monsieur Lavallée et il m’a reçue très vite dans ses bureaux pour un entretien. Le lendemain matin, il m’a appelée pour me dire que c’était bon. Ensuite, j’ai donc participé à une formation, on nous a expliqué comment allait s’organiser notre poste, les démarches de vente, etc. Puis on est restés une semaine au Burger King de Nîmes pour être formés sur le terrain. Une semaine après le restaurant à ouvert et j’ai commencé à bosser. Et ça a donc duré de l’ouverture jusqu’à décembre dernier. On va dire que ça a été, mais j’ai fini par partir à cause du relationnel et parce que j’avais trouvé autre chose. Par contre, question boulot, hygiène, et tout ça, c’était vraiment nickel.

J’ai un diplôme de serveuse en restauration, je m’en servais pour compléter un peu mes fins de mois quand j’étais plus jeune mais je n’avais jamais vraiment bossé dans un fast-food, juste un très court remplacement à McDo.

J’y ai rencontré pas mal de monde, plein de copines, comme dans tous les boulots. Je suis en congé parental là, j’ai quelques problèmes de santé donc je ne peux plus bosser mais je ne recommencerai pas. Je ne regrette rien, c’est juste contraignant en termes d’horaires avec les enfants. Après, c’est sûr que c’était quand même important pour moi, c’était un CDI et qui dit CDI dit stabilité professionnelle même avec 20 ou 25 heures. Cela dit, je crois qu’une grosse partie des “anciens” comme on dit, ceux qui étaient là à l’ouverture, ne travaillent plus là-bas. »

Vincent Lavallée, directeur du restaurant Burger King d’Istres

« J’ai toujours été dans la restauration rapide et lorsque j’ai su que Burger King, qui est juste la seconde plus grande chaîne de restauration rapide au monde, revenait en force en France – et avec cet esprit conquérant puisqu’ils ont repris le groupe Quick et tous ses emplacements –, je me suis tout de suite dit que c’était ce que j’avais envie de faire et ce que je savais faire.

Le choix d’Istres est venu dans un second temps. D’abord, c’est la ville dans laquelle j’ai grandi, ensuite dans le coin, ça a toujours été une ville très innovante qui a reçu des prix, qui a été élue ville la plus sportive de France, ce genre de choses. Et on a voulu coller à ça en y ouvrant le premier Burger King du pourtour de l’étang de Berre après celui de l’aéroport de Marignane (Renommé officiellement Aéroport Marseille-Provence, NDLA, jamais par la population, NDLA). Mais je ne considère pas que ce soit un véritable restaurant, avec un drive, etc. comme le nôtre. Et puis la Mairie autant que Pôle Emploi ont tout fait pour que nous puissions arriver sereinement. Parce qu’il y a des endroits où on considère que la restauration rapide, c’est mal, c’est pas bon, ça n’apporte que du mal, etc. Quant à la construction, c’est allé très vite, entre 10 et 12 semaines, c’est assez rapide. Comme le développement. Puisque ça va faire un an qu’on a Istres, on a Marseille Joliette et Vitrolles, puis dans un mois il y aura Salon, et dans trois mois ce sera Martigues et Saint-Victoret. Tout va très vite chez BK.

Et après un an, le bilan est absolument positif avec une moyenne du lundi au samedi comprise entre 500 et 1 000 repas par jour. En arrivant à Istres où il n’y avait historiquement que McDo, on a diversifié l’offre et nous avons créé un marché puisque le chiffre d’affaires que nous faisons aujourd’hui ne se limite pas à la somme de celui qu’ont perdu les McDonald’s d’Istres. On s’est aperçu qu’il y a deux typologies de consommateurs, notamment des férus de Burger King comme d’autres qui ne jurent que par McDo. Ce dernier attire plutôt les familles, les enfants, tandis que nous, ce sont plutôt les adultes, des jeunes qui nous connaissent par leurs voyages à l’étranger et des un peu moins jeunes qui nous connaissent de la période 1980-1998 où Burger King était en France. Et c’est logique parce que nos sandwichs sont 30 % plus gros que ceux de McDo, c’est plus adapté à l’appétit d’un adulte.

Et honnêtement, je n’ai pas senti que qui que ce soit a essayé d’empêcher notre installation. Les confrères de chez McDo viennent manger chez nous parfois et nous allons chez eux, il n’y pas d’animosité. Après, chacun a un boulot à faire et chacun le fait mais une fois encore, nous ne sommes pas tout à fait sur le même segment. Surtout que si on avait fait détruire un restaurant pour mettre un BK on aurait pu générer de l’animosité mais ce n’est pas le cas. On s’attendait plus à une rivalité qu’à une cohabitation qui se passe aussi bien.

Pour autant, on ne peut pas vraiment dire que ça a changé quelque chose à la ville. Ça a peut-être juste apporté un peu de dynamisme car je ne suis pas sûr que beaucoup de boîtes arrivent comme ça avec 70-80 emplois, tous en CDI. Et pas uniquement des postes de serveurs puisque certains des premiers employés ont énormément progressé et sont maintenant devenus responsables ou manager du restaurant. C’est une belle école du management et de la rigueur. Bon et puis bien sûr, il y a eu la ferveur du début où la route était bloquée du restaurant jusqu’au rond-point du McDonald’s de Géant Casino. Même la police nationale a dû venir faire la circulation. Il est certain que ça a été un problème pour nos voisins et on en est désolés mais maintenant c’est rentré dans l’ordre. Il faut imaginer, le jour de l’ouverture le premier client est arrivé sur la terrasse à 8 heures du matin alors qu’on ouvrait à 11 heures Mais on ne peut concevoir aucun restaurant pour faire face à une ouverture comme celle-là… »

M. El Abbaoui, patron du restaurant de kebabs Au Délice, à Istres

« Pour nous, ça n’a pas changé grand-chose, peut-être un peu au début mais on est dans le centre-ville donc ça n’a pas beaucoup d’influence. Nous, on est là depuis des années maintenant, les gens viennent, ils ont l’habitude et puis on ne sert pas le même genre de nourriture. »

À en croire la quasi-totalité des gens que j’ai rencontrés, avec qui j’ai parlé par téléphone, par Facebook ou d’autres moyens, j’ai l’impression que je me suis trompé : malgré les quelques pétages de câbles des débuts, l’arrivée de Burger King n’a pas changé grand-chose à la paisible cité istréenne. En fait, même les incivilités subies par les voisins apparaissent comme d’une affligeante normalité, une composante ancestrale de la nature humaine qui consiste à se foutre royalement de gêner les autres. Mais surtout, et c’est peut-être là le plus beau, il est indéniable qu’à une époque où l’on se gargarise de slow food, de « fast-good » de bien-manger et de « hamburger réinventé », il faut croire qu’il reste encore pas mal de place dans l’estomac des Français pour ce qu’une bonne vieille chaîne de fast-food a à lui donner.

Five Guys, Taco Bell, Wendy’s et autres Shake Shack, Istres et la France vous tendent les bas.

*Les prénoms marqués d’une étoile ont été modifiés à la demande des intéressés.