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Alors comment les nouveaux guerriers apprennent-ils à devenir des hommes ? On ne saura pas vraiment ce soir-là. Pour Christophe Wentzel, le président du MKPEF, la notion est « totalement subjective ». « Être un homme consiste à occuper mon rôle dans la société en étant de plus en plus conscient de qui je suis réellement. » continue-t-il. Cette définition englobante s'accompagne de valeurs qui mènent à une « masculinité mature » : authenticité, intégrité, responsabilité. Un délire à la croisée du New Age et des bouquins de développement personnel. Samuel, la quarantaine, résume son expérience du week-end MKPEF assez facilement – « J'ai découvert qu'un homme, ça peut être fragile ». L'idée de renouer avec des émotions enfouies est récurrente chez les nouveaux guerriers, mais s'accompagne souvent étrangement d'un vocabulaire sur la puissance. En riant, Victor, 20 ans à peine, explique qu'une fois arrivé au week-end « [il a] compris qu'on était pas là pour enfiler des perles ». L'idée du rite reste très ancrée. Pour Bruno Rossi, « une femme sait qu'elle devient une femme parce qu'elle peut procréer. Un homme a besoin de quelque chose, un rite de passage ». Dans cette perspective, l'âge des participants, bien qu'il reste en moyenne autour de la quarantaine, peut varier de 20 à plus de 70 ans. Victor, le benjamin du week-end, profite d'ailleurs de son discours pour inviter les jeunes à le faire le plus tôt possible.« L'aventure n'est pas finie ! Elle continue ! » Sous une salve d'applaudissements, les hommes montent sur scène pour recevoir des trois leaders du week-end le précieux diplôme. Beaucoup se laissent aller dans de longues accolades émues. Les cris et les sifflets redoublent d'ardeur. Certains ici continueront en effet l'aventure, en se réunissant régulièrement dans des « groupes d'intégration ». Tout le monde n'assiste pas à ces réunions, c'est même une minorité, mais la famille des nouveaux guerriers s'agrandit un peu plus à chaque week-end. En attendant, ils s'embrassent, essuient leurs yeux émus, rient, et se dirigent dans la grande halle où attend le buffet. La liesse ne retombe pas, des hommes continuent à s'embrasser, partager leurs expériences. Et là, entre un verre en plastique de rosé tiède et un cracker, à travers les sourires satisfaits et les yeux plissés, on peut voir, l'espace d'un instant, l'étincelle qui trahit des hommes très heureux – peut-être un peu trop – d'être des hommes.Pour Bruno Rossi ,« une femme sait qu'elle devient une femme parce qu'elle peut procréer. Un homme a besoin de quelque chose, un « rite de passage ».