On a connu le chanteur français Charles-Baptiste en 2013, lorsqu’il avait repris en français sur YouTube le tube de Daft Punk qui avait dominé cet été-là, Get Lucky. Instantanément, l’artiste originaire de Pau a vu son public s’agrandir, grâce à sa voix douce et sensuelle, ainsi qu’à ses paroles décomplexées et franches.
Après avoir sorti il y a un peu plus d’un mois le single Slalom, il revient maintenant à la charge avec le morceau Khaleesi, en collaboration avec un artiste afro-québécois que l’on connaît et adore : Pierre Kwenders. Les deux se sont souvent rencontrés, aussi bien au Québec qu’en France, et entretenaient le désir de collaborer. C’est maintenant chose faite, avec ce single qui réunit deux passions : la musique et Game of Thrones. Inspiré par le personnage de Daenerys Targaryen, la reine des dragons, Charles-Baptiste voulait faire de cette chanson un hymne aux femmes fortes.
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Le single sort officiellement demain sur toutes les plateformes, mais on a appelé Charles-Baptiste pour lui poser quelques questions, et il nous a filé un lien pour écouter en exclusivité le clip de la chanson.
VICE : Salut Charles-Baptiste! Raconte-moi comment tu as eu l’idée de composer cette chanson.
Charles-Baptiste : J’étais malade, dans mon lit, pendant plusieurs semaines et je n’arrivais plus à bouger, à faire quoi que ce soit. Mon producteur m’a envoyé l’instru, et je me suis mis à écrire de façon un peu désordonnée, avec la fièvre et tout, et le mot Khaleesi
m’est arrivé. Je me suis rendu compte qu’en fait, j’étais en train d’écrire un fantasme de femme puissante. Je trouvais ça hyper excitant, mais je voulais donner une dimension un peu sacrée à la chose, parce que Khaleesi, c’est un peu une déesse, c’est elle qui décide du sort des hommes et libère des esclaves… pour qu’ils deviennent les siens. Du coup, j’ai appelé Pierre, que je connais depuis quelques années, et je me suis dit que ça serait bien qu’il chante en dothraki, vu qu’il ne se limite pas qu’à une langue dans ses chansons. Il utilise un peu toutes les langues qui l’ont nourri. C’était la personne parfaite pour chanter dans cette langue sublime qu’est le dothraki!
Comment t’y es-tu pris pour écrire les paroles en dothraki?
Je cherchais sur internet et, ce qui est fabuleux, c’est que les nerds de Game of Thrones cherchent à parler entre eux en dothraki. Ils ont même créé une application, qui s’appelle Tandem, qui permet d’apprendre à parler la langue.
Je cherchais des mots qui étaient accompagnés de petites vidéos explicatives. Je m’attardais surtout aux sonorités, donc Pierre dit quelque chose qui ressemble à : « Toi, mon amour. Toi, ma lune, mon éternelle . It is known » [rires]. C’est que des mots d’amour en fait.
Si la chanson devait être utilisée comme trame sonore pour une scène bien connue de la série, ça serait laquelle, d’après toi?
J’ai commencé la série à partir de la saison 2, donc, pour moi, Khaleesi n’était qu’une femme de pouvoir, en permanence dans une logique d’ empowerment. Donc j’ai découvert récemment ce moment assez étrange et ambigu où elle décide de reprendre le pouvoir sur le khalasar (la tribu), dans la saison 1. Ce moment correspondrait bien à cette chanson.
J’imagine que tu suis la série de manière assez assidue. Que penses-tu de cette saison-ci, jusqu’à maintenant?
Moi, ce que j’ai trouvé magnifique, c’est cet épisode 3, qui est le grand épisode du feu contre la glace. C’est pour ça que dans le clip, je voulais mettre du feu dans la télé qu’on regarde. Il y a des vidéos de trois heures de feu ou d’eau qui coule, sur internet, et les gens regardent ça et sont fascinés. Ce feu, c’est à la fois le feu de l’amour et celui de la destruction. Tout cet épisode 3 basé sur le feu, on n’y voit quasiment rien. Tout le monde devait régler la visibilité sur son écran pour y voir quelque chose. Je trouve ça fabuleux d’avoir fait un épisode d’une heure vingt comme ça, où tout le monde doit plisser les yeux. C’est magnifique!
Quel personnage de Game of Thrones serais-tu?
Franchement, je pense que je serais Khaleesi, car je suis vraiment capable d’aimer le monde, d’être désiré et d’ensuite tout foutre en l’air pour deux minutes de plaisir! Ma mère, quand j’étais jeune, me mettait en garde contre les dangers de la vie. Elle me disait : « Une vie foutue! Une vie fichée en l’air pour deux minutes de plaisir. » Je te laisse imaginer à quoi elle faisait référence! [rires]
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D’ailleurs, si Jon Snow devient le roi à la fin, je cracherai sur Game of Thrones pour l’éternité. Si on a passé huit saisons de magnifique empowerment de femmes pour qu’à la fin ce soit un mâle, blanc, hétéro qui gagne, ça ferait chier, quoi!
Merci, Charles-Baptiste!