Tout comme il existe une musique de synthèse, il existe une cuisine de synthèse.
Son inventeur, le physico-chimiste Hervé This, l’expérimente chaque jour dans son sanctuaire : un petit laboratoire de l’AgroParisTech. Il lui a donné un nom de code, qui sonne volontairement plus artistique que scientifique : la cuisine note à note.
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Pour rencontrer celui qui entend révolutionner la façon dont on s’alimente, il faut montrer patte blanche : décliner son identité dans un registre et bien garder sur soi le petit bout de carton orange que l’on vous donne à l’entrée. Alors on peut s’engouffrer dans les couloirs un peu décrépits de ce qui fut autrefois l’Institut National Agronomique, dans le 5e arrondissement de Paris. Il faut se faire un chemin parmi les étudiants et faire preuve d’un peu de rigueur scientifique dans les choix d’orientation. Là, on tombe sur un laboratoire à la porte entrebâillée, flanquée d’une feuille polycopiée sur laquelle on peut lire « molecular gastronomy » et d’où s’échappent, ce matin-là, les premières mesures du « Te Deum » de Marc Charpentier.
On toque et on entre dans une salle lumineuse, qui donne sur une cour intérieure et qui dégage une odeur familière, celle des salles travaux pratiques en cours de Physique-Chimie. Hervé This, en blouse de chimie et chemise col mao blanches, est assis à son bureau, absorbé par une série d’équations et de spectres sur l’écran de son ordinateur. Il nous salue chaleureusement et se lance dans la préparation d’un café.
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