Vous rentrez tout juste de festival, de la Concrete ou de je ne sais où et après un set de Joy Orbison sous substance, vous vous êtes dit, à raison, qu’il était temps de vous mettre à la dance music pour de bon.
Malheureusement, la dance est un milieu snobinard, un monde cruel qui punit instantanément celui qui ose confondre Perlon avec Playhouse, l’excluant à tout jamais hors de ses frontières, aussi vite qu’une bande de touristes espagnols dans la queue du Watergate à Berlin pour qui Kenny Dixon Jr et Kenny Larkin ne sont qu’une seule et même personne. Quand on parle de dance, il faut maîtriser son sujet, et ça implique des heures sur Discogs à dilapidaer tous ses deniers et devoir subir des kilomètres de tech-house imbitable produite par des DJs dont il faudra se rappeler chaque nom. Sérieusement, qui a le temps et l’argent pour ça ? Personne, sauf peut-être ces mecs chiants qui aiment digger et ne font que parler de musique (les mêmes que ceux qui écoutent Converge) ou ces tocards qui seront toujours prêts à mettre un billet de 100 dans de la coke un dimanche matin sur une péniche du 13ème arrondissement ou ailleurs.
Mais vous, vous ne faites pas partie de ces gens là, n’est-ce pas ? C’est pourquoi pour vous rendre la vie un peu plus facile, on vous a fait un mini-guide des 5 labels dance à connaître parfaitement pour que personne ne remarque plus jamais vos lacunes en soirée.
Strictly Rhythm

EN QUELQUES MOTS : Des gros tubes pour gros clubs
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CE QUE ÇA DIT SUR VOUS : Vous écoutiez Bicep quand ils étaient étudiants à Manchester. Vous connaissez la house sur le bout des doigts — surtout celle de New York. La vraie house, pas celle que ces bébés branchés de 17 ans écoutent. La vraie house music, la seule house music.
CE QUE VOUS DEVEZ DIRE DESSUS : « Si le kick n’est pas violent, la basse bien ronde et qu’il n’y a aucune voix de diva bien puissante par dessus, alors ça ne m’intéresse pas » OU « Mec, Masters at Work sont toujours les maîtres du jeu, tu peux passer leurs sons n’im-por-te où. »
TROIS DISQUES QUE VOUS DEVEZ TOUJOURS CITER : PHOTON INC. – « Generate Power » (Wild Pitch Remix), SOUTH STREET PLAYE – « (Who?) Keeps Changing Your Mind » (The Night Mix), HARDRIVE – « Deep Inside »
L.I.E.S.

EN QUELQUES MOTS : De l’acid pour autistes
CE QUE ÇA DIT SUR VOUS : Vous ne supportez pas cette putain de deep house propre et accessible, ni ce foutoir techno bien trop léché qui sort chez Kompakt. Pour vous, la dance ne doit justement pas être dansante. Vous voulez d’abord passer tous vos disques au papier de verre avant de les écouter. Vous matez des films gores sur VHS et vous vous branlez sûrement sur des snuff.
CE QUE VOUS DEVEZ DIRE DESSUS : « Le nouveau Willie Burns défonce tout, il est terrible. D’ailleurs t’as déjà lu les livres de William T. Vollmann ? Il écrit sur les putes, et … »
LES CLUBS OÙ VOUS POUVEZ EN ÉCOUTER : Dans tous les bons trous froids et humides de Brooklyn à Bristol. La clientèle qu’on y trouve déteste les clubs, le fun et… danser ? N’en parlons pas.
TROIS DISQUES QUE VOUS DEVEZ TOUJOURS CITER : DELROY EDWARDS – « 4 Club Use Only », FLORIAN KUPER – « Lifetrax », MAXIMILLION DUNBAR – « Stayin Away »
Dance Mania

EN QUELQUES MOTS : Du baisodrome en club
CE QUE ÇA DIT SUR VOUS : Un truc comme « je pourrais te bouffer le boule pendant des heures sur du DJ Funk en MP3 320kbs. Je ne m’arrêterai jamais de bouffer ce boule, ni de le tripoter. J’aimerai bien le peindre d’ailleurs. J’aimerais encore plus rentrer ma tête entière dedans. »
CE QUE VOUS DEVEZ DIRE DESSUS : « Hey, vous avez déjà niqué sous speed sur du DJ Assault ? Ça ressemble à du DJ Slugo non ? D’ailleurs, vous venez de niquer là ? Ouais, moi aussi. »
LES CLUBS OÙ VOUS POUVEZ EN ÉCOUTER : Dans tous les clubs où les gens préfèrent danser que live-twitter leur soirée. Là où ça sent la sueur, le foutre et le tabac Drum à rouler.
TROIS DISQUES QUE VOUS DEVEZ TOUJOURS CITER : DJ DEEON – « Work This Dick », CLUB STYLE – « Crazy Wild », DJ SLUGO – « Freaky Ride »
Hyperdub

EN QUELQUES MOTS : La jungle dans le noctilien
CE QUE ÇA DIT SUR VOUS :CE QUE VOUS DEVEZ DIRE DESSUS : « Hyperdub ce n’est pas qu’un label, c’est une exploration par l’assimilation d’une certaine esthétique, une manière de lutter contre la grisaille mélancolique du sud de Londres. »
LES CLUBS OÙ VOUS POUVEZ EN ÉCOUTER : Dans tous les clubs où le type à l’entrée est étudiant en anthropologie et où la meuf au bar vient de finir sa thèse sur les lien qu’entretiennent le néo-libéralisme et la scène rave anglaise.
TROIS DISQUES QUE VOUS DEVEZ TOUJOURS CITER : DJ RASHAD – « Feelin’ », JOKER – « Digidesign », IKONIKA – « Tug Zone »
Ostgut Ton

EN QUELQUES MOTS : La brutalité teutonne à son paroxysme
CE QUE ÇA DIT SUR VOUS : Vous avez lu plein de trucs sur le Berghain, ses queues interminables et ses six jours de fête sans interruption. Mais vous habitez en banlieue, vous n’avez pas de potes du sexe opposé et vous avez vraiment une dégaine de blaireau. Dans tous les cas, votre voyage à Berlin se terminera mal alors vous n’avez pas besoin en plus de vous coltiner cette centrale désaffectée ni la perspective de vous faire tripoter puis molester par un motard allemand afin de profiter de cette techno extrême conçue qui vous défoncera encore le cerveau trois jours après votre retour chez vos parents.
CE QUE VOUS DEVEZ DIRE DESSUS : « On m’a dit que Marcel Dettman avait joué le même morceau sept fois d’affilée pendant son set de 13 heures au Berghain. Le club a littéralement implosé. »
LES CLUBS OÙ VOUS POUVEZ EN ÉCOUTER : Au Berghain.
TROIS DISQUES QUE VOUS DEVEZ TOUJOURS CITER : STEFFI – « Yours », ANSWER CODE REQUEST – « Status », DETTMANN & KLOCK – « Dawning »
Josh Baines est sur Twitter — @bain3z
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