Le PDG de la Société des alcools du Québec (SAQ), Alain Brunet, a donné plusieurs entrevues hier afin de préciser comment l’agence entend vendre du cannabis récréatif. Une fois la substance légalisée, la SAQ aura la responsabilité de superviser les opérations de la future Société québécoise du cannabis (SQDC).
Avec la SQDC, M. Brunet et son équipe espèrent pouvoir accaparer 30 % du marché noir du cannabis dans la première année. Mais, selon lui, le but de l’entreprise ne sera pas de « développer le marché » ni nécessairement de faire des profits. Afin de concurrencer le marché illégal, la SQDC tentera d’égaler ses prix en vendant le cannabis à environ 6 $ le gramme. Les magasins, qui pourront être ouverts de 10 à 22 heures, proposeront plus de 150 produits.
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Il est important de noter que la SQDC ne pourra pas faire de promotion des produits. Les vendeurs ne pourront donc pas vraiment tenter de vendre un produit ou un autre, mais auront plutôt comme but de conseiller le plus adéquatement possible les clients. En entrevue avec TVA, M. Brunet a affirmé qu’il cherche à recruter des personnes animées d’une « passion » pour le cannabis, mais ceux-ci devront avoir réussi à la nourrir à l’abri du regard des autorités. Le projet de loi provincial sur la légalisation « prévoit que la SQDC ne peut embaucher ou conserver à son emploi une personne qui a été déclarée coupable d’une infraction, à moins qu’elle n’en ait obtenu le pardon », nous a confirmé Mathieu Gaudreault, du service des communications de la SAQ.
D’après M. Brunet, la SQDC est prête à commencer le recrutement des employés pour ses succursales. Les embauches devraient se faire environ deux mois avant la date d’ouverture. Pour ses 20 boutiques prévues en 2018, la société d’État est donc à la recherche d’environ 300 personnes « animées d’une passion » pour le cannabis. Par contre, aucune « dégustation » des produits en vente dans les succursales ne sera possible pour les employés, qui ne travailleront pas tous à temps plein. Ils recevront toutefois une habilitation de sécurité de la Sûreté du Québec, en plus d’une formation « sur le plan technique du produit », donnée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, afin de pouvoir conseiller les clients.
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Pour l’instant, le plus gros défi pour la SQDC, selon Alain Brunet, c’est qu’elle doit commencer à préparer le terrain alors qu’Ottawa et Québec n’ont pas encore adopté leurs projets de loi respectifs. Qui plus est, le provincial et le fédéral n’ont pas tout à fait la même vision par rapport à la légalisation du cannabis et la forme qu’elle devrait prendre, le gouvernement libéral de Philippe Couillard étant bien plus restrictif et conservateur en la matière. Avançant présentement « dans le noir », M. Brunet affirme que les premiers mois de la SQDC seront une question de « gros bon sens », dont les détails devront être fignolés en temps et lieu.