Pour la première fois, des images satellites de la NASA ont comparé les lumières émises par les plus grandes villes du monde pendant les périodes de fêtes religieuses, et pendant le reste de l’année. De Phoenix à Riad, les concentrations de pères Noël lumineux ou de croissants en néon génèrent une activité lumineuse dont l’intensité est perceptible depuis l’espace.
C’est officiel, les lumières des fêtes sont si lumineuses qu’on peut les voir depuis l’espace (Video du NASA’s Goddard Space Flight Center)
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L’équipe de scientifiques de la NASA, codirigée par Miguel Román, a examiné l’émission de lumière dans les principales villes des États-Unis et du Moyen-Orient. Pendant les fêtes aux États-Unis les lumières brillent de 20 à 50 pour cent plus fort, par rapport aux autres périodes de l’année.
« On constate la même chose à peu près partout. Malgré des diversités culturelles et cultuelles dans le monde, on a vu que ce qui se passait aux États-Unis pendant les fêtes était visible dans la plupart des ensembles urbains, » précise Román. « Ces modèles analytiques des illuminations identifient des traditions partagées au niveau national. »
Dans la plupart des zones de banlieue des États-Unis, l’intensité lumineuse augmente de 30 à 50 pour cent. Dans les zones urbaines, on est plus aux environs de 20 à 30 pour cent.
« L’augmentation est en général moins forte dans les ensembles urbains denses, par rapport aux banlieues ou aux petites villes, où l’on a plus de place en termes de terrain, » explique Eleanor Stokes, une scientifique de la NASA et étudiante en PhD à Yale qui a codirigé l’étude.
Les lumières dans le Moyen-Orient pendant le ramadan sont 50 pour cent plus brillantes que les autres mois. Dans certaines villes d’Arabie Saoudite comme Riad ou Jeddah, l’augmentation peut monter jusqu’à 100 pour cent pendant le mois saint. En Turquie l’augmentation est peu notable. Dans certaines régions de Syrie, Iraq ou Liban, les chiffres ont même baissé, ce qui peut être imputé à des défauts du réseau électrique, ou aux conflits dans ces zones, d’après la scientifique.
« Au sein même des populations musulmanes, on constate une grande diversité des situations, » dit Stokes. « On voit que ces modèles analytiques d’illumination identifient de larges variations culturelles au sein du Moyen-Orient. »
Les images viennent du satellite Suomi National Polar-orbiting Partnership, dans le cadre d’un déploiement conjoint de la Nasa et de la National Oceanic and Atmospheric Administration. L’instrument utilisé pour les mesures s’appelle le Infrared Imaging Radiometer Suite, il permet de détecter et jauger le brillant des lumières venues des villes et ensembles urbains sur la planète.
Ces images aident les scientifiques à comprendre et établir des modèles de consommation énergétique dans le monde. Elles permettent de voir aussi les points de concentration de cette consommation aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est une pièce importante du puzzle qui nous permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone.
« Plus de 70 pour cent des gaz à effet de serre viennent des zones urbaines, » constate Román. « Si nous voulons réduire ces émissions, il va falloir faire plus que des voitures moins consommatrices. Il faut comprendre comment le phénomène le plus notable de nos sociétés, c’est à dire l’évolution démographique qui se joue dans les centres urbains, et les mécanismes sociaux culturels associés, comprendre comment ces choses jouent dans nos habitudes de consommation énergétique.
Suivez Robert S. Eshelman sur Twitter: @RobertSEshelman