Les législateurs de l’Oklahoma, aux États-Unis, pourraient bien criminaliser un look vestimentaire.
Le sénateur républicain Don Barrington va présenter un projet d’amendement en février dans cet État du Centre Sud du pays pour empêcher les gens de porter des sweats à capuche en public.
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Cette loi en amenderait une autre, promulguée en 2011, qui a rendu illégal le port du sweat à capuche, ou d’un déguisement, lors de la perpétration d’un crime. À présent, Barrington veut rendre illégal le fait de « dissimuler intentionnellement son identité dans un espace public grâce à un peignoir, un masque ou tout autre déguisement. »
« Le but de la loi du Sénat n°13 est de rendre les commerces et les lieux publics plus sûrs en s’assurant que les gens ne puissent pas dissimuler leur identité dans le but de commettre un crime ou du harcèlement, » a déclaré Barrington à la chaîne de télévision locale KFOR-TV.
« Des dispositions semblables sont utilisées dans les statuts de l’Oklahoma depuis des décennies, et de nombreux autres États ont mis en place des lois similaires, » a-t-il ajouté. « Les commerçants de l’Oklahoma veulent que leurs dirigeants répondent à leurs préoccupations en matière de sécurité, et c’est une manière d’assurer une protection. »
La loi épargnerait les enfants les soirs d’Halloween, les soirées masquées, les fêtards lors des défilés, les professionnels de la médecine, ceux qui se couvrent pour des motifs religieux, et les artistes de cirque.
Quiconque violerait cette interdiction ferait face à une amende pouvant aller de 50 à 500 dollars, et jusqu’à un an de prison, voire les deux.
Les défenseurs des droits civiques sont inquiets du champ d’application très vaste de cette loi, qui d’après eux favoriserait la discrimination raciale. Ils l’estiment inepte et probablement inapplicable pendant l’hiver.
« Quand les gens font leur jogging, particulièrement quand il fait froid, qu’il bruine, ils peuvent vouloir porter un sweat à capuche, » a déclaré à KFOR l’avocat du coin James Siderias.
« Je pense que [cette loi] viole le droit des individus de choisir ce qu’ils veulent porter dans la mesure où ils ne portent pas atteinte à la décence publique et aux valeurs morales, et c’est très problématique, » a-t-il ajouté. « Je pense qu’ils visent un peu trop haut. »
D’autres associations, dont l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), qui avait déjà critiqué une ordonnance controversée de la ville d’Opa-Locka, en Floride, qui interdisait le port des pantalons « baggy » en public. L’association a déclaré que cette loi « pénaliserait la jeunesse afro-américaine de manière disproportionnée, » et qu’elle « imposait des sanctions trop lourdes pour des crimes sans victime. »
Photo de Neil McIntosh/Flickr