Photo – Koria
Depuis ses débuts en 2003, Kalash est passé par différentes phases qui, malgré tout, sont toujours restées marquées par une empreinte dancehall et ragga. Déjà super star aux Antilles, le natif de Fort de France s’est révélé à un public plus large l’été dernier avec le titre « Bando ». Il a ensuite appuyé son statut de Général avec des morceaux aux saveurs hip-hop, des clips plus propres les uns que les autres et des featuring avec Booba – évidemment, ça aide. Ajouter une larme de coca dans son tipunch revient à faire ce que Kalash fait au dancehall : il le rend plus hip-hop, et appréciable pour un plus grand nombre. Il change légèrement les textures sans dénaturer le style. Quelques jours après son concert à la Cigale, on a profité du passage de Kalash dans la capitale pour lui poser des questions sur la place du chant dans le rap, sa collaboration avec Booba, son clash avec Daddy Morry, son attrait pour l’UFC et plein d’autres choses.
Noisey : En quoi ton nouvel album, KAOS, est-il différent de ce que tu as fait avant et qu’est-ce que tu penses apporter de plus dans le paysage musical urbain français avec ?
Kalash : Cet album, c’est la couleur du chaos. C’est-à-dire que tout est noir et en miettes, et qu’on reconstruit tout. Le projet je l’ai fait à la cool entre Paris, Miami, et la Martinique. J’ai pu travailler avec des producteurs avec qui je voulais collaborer depuis longtemps : des Jamaïcains comme Di Genius, Rvssian, Joe Mike, Pyroman, ou encore DJ Ken. Je n’ai pas eu de pression du tout, j’ai fait ce que j’ai voulu dessus. On a fait beaucoup de sons pendant 8 mois et on a trié. On a bien travaillé, tous ensemble. Le projet est différent car j’y ai mis du vrai dancehall, pas quelque chose de poncé. Je ramène quelque chose de vraiment brut, accordé à mon style, c’est à dire beaucoup de mélodies et beaucoup de chant en créole et en français ; quelque chose qui n’existe pas encore en France je pense.
Je pensais que KAOS avait une autre signification que le simple chaos.
Tu pensais à quoi ?
Kill All the Other Survivants. Ca collait plus à ton blase.
Ah c’est pas mal du tout ça! [Rires] C’est aussi une bonne signification.
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Tu peux nous expliquer ce qu’est le Général Crew ? Tu le big-up souvent dans tes morceaux mais certains ne savent pas de quoi il s’agit.
C’est nous, c’est moi, c’est Admiral T, nos amis, nos familles, etc. C’est une famille. C’est notre façon de vivre. C’est comment dire… Une sorte de crew mais rien de structuré, on n’est pas un collectif. C‘est comme 92i. Avant qu’il y ait le label, c’était un mouvement, une façon de voir les choses, de vivre. C’est tout ça le Général Crew. Pour l’instant, on n’a pas de label mais qui sait, peut-être que ça viendra.
Si ou pa té ka palé créole ké ki langue téké chanté timal ? [Si tu ne chantais pas majoritairement créole, tu aurais choisi de le faire en quelle langue ?]
[Rires] En français je pense, car je suis Français.
Et l’anglais, non ?
Si, j’aurais kiffé faire plein de morceaux en anglais mais ce n’est pas mon public et pas ma culture. Mais demain, si par magie j’ai un son qui pète aux Etats-Unis ou en Jamaïque et que je peux faire des sons en anglais dans lesquels je ne m’affiche pas, je le ferai. Mais bon, si je venais à m’exporter aux USA, je pense que ce serait surtout grâce à ma touche française et créole. Je parle vite fait anglais, je comprends mais je ne suis pas Molière en anglais quoi ! Donc le français reste la meilleure option.
Je sais que tu aimes les sports de combat et j’ai vu que des combattants UFC français partageaient tes clips. Qu’est-ce que tu penses de l’UFC ?
J’adore ! Il faut que je m’y mette et que j’aille en voir. Si je ne menais pas une carrière d’artiste où il faut que mon visage reste clean je m’y serai mis. J’adore les sports de combat. Ce n’est pas du MMA, mais j’ai fait du judo quand j’étais plus jeune.
C’est un peu la guerre, entre le judo et le MMA.
Au judo on te pète pas le nez tous les samedis en tout cas [Rires]. J’adore l’attitude des combattants quand ils arrivent avec la musique et tout. Quand le mec gagne c’est un peu comme si le son l’avait amené à la victoire. Ca le conditionne ! En plus, les combattants font découvrir des sons parfois. Hier j’ai maté un combat, le fighter est rentré sur « Why Not », c’est un morceau pour frotter les meufs, pas du tout pour se battre. Résultat : il a gagné ! [Rires]
KAOS sort le 6 mai chez Capitol.
Salim est sur Twitter.
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