Les planètes habitables n’existent pas

Cet article est extrait du « Numéro Embuscade ».

Tous les six mois ou peu s’en faut, c’est la même cérémonie : la NASA annonce une conférence de presse imminente, les médias s’affolent, on s’attend à une découverte fracassante, Jacques Cheminade tient sa cuillère de céréales en suspension.

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Pendant quelques jours, on spécule à tour de bras sur la découverte possible de biosignatures à la surface d’un objet céleste, sur un signe infime permettant d’espérer que des organismes multicellulaires nous attendent quelque part, frétillants. Les plus romantiques espèrent secrètement que grâce à la découverte d’une nouvelle forme de vie, l’humanité sera enfin arrachée à sa misérable condition et accédera à des secrets supérieurs. Ou du moins, à un potager galactique qui lui permettra d’établir ses quartiers loin de Marine Le Pen et des pics de pollution.

Puis la sentence tombe. On a découvert une nouvelle exoplanète, potentiellement habitable ! Dans les heures qui suivent, les concept artists esquissent des panoramas de la surface de la planète à l’aide des maigres données dont ils disposent, en insistant un peu sur les contrastes de couleur, les dégradés de rose et les soleils doubles. La NASA, qui fait tout pour étoffer un récit héroïque et unifié de la conquête spatiale (quitte à s’attribuer par omission le crédit de découvertes récentes lors de ses communications, comme celle du système planétaire Trappist-1 par l’équipe belge du projet Speculoos) est très friande de cette mythologie de « l’après-Terre ». Tout est fait pour que l’exploration de l’espace soit représentée comme un futur non seulement inévitable, mais nécessaire – vers lequel nos technologies nous mèneront tout naturellement.

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