Les volcans actifs font partie des environnements les plus extrêmes et les plus impitoyables qui existent sur notre douce planète. Avec leurs torrents de lave, leurs éjections de roches, leurs nuages toxiques et leurs matériaux en fusion gargouillant dans le plasma, ils présentent des obstacles considérables aux scientifiques qui souhaitent les étudier de près. En dépit de la fascination que peuvent exercer ces curiosités géologiques qui nous ouvrent une fenêtre directe sur les profondeurs de la Terre, on peut comprendre que les volcanologues aient envie de maintenir une distance respectueuse avec leur objet d’étude, afin d’éviter d’avoir le crâne fracassé par un pyroclaste surprise.
Pour résoudre ce petit problème d’accessibilité, les volcanologues utilisent de plus en plus des drones pilotés à distance afin de capturer des images aériennes détaillées des volcans en éruption, et d’observer l’évolution de leur aspect à différents stades de leur activité. Voyez plutôt cette séquence de deux volcans guatémaltèques, publiée mardi par une équipe de volcanologues et d’ingénieurs en aérospatiale des universités de Cambridge et de Bristol.
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Capture vidéo aérienne de volcans guatémaltèques. Video : Cambridge University/YouTube
On peut admirer ici les sommets des Volcán de Fuego et Volcán de Pacay, du point de vue de plusieurs drones à voilure fixe. Les deux appareils se sont aventurés dans les panaches de gaz épais libérés par les volcans en éruption, ce qui leur a permis de mesurer leur température et leur humidité à la volée tout en récupérant des données thermographiques.
Même s’il ne s’agit pas de la première vidéo aérienne de l’environnement volatile des volcans en éruption, les chercheurs de Bristol et Cambridge entendent bien compléter leurs résultats par une expédition ambitieuse qui aura lieu dans quelques mois. Leur prochaine flotte de drones sera munie d’instruments plus sophistiqués, dont un analyseur de gaz, un collecteur d’échantillons de cendres, des capteurs atmosphériques et des caméras thermiques et visuelles.
« Ces capteurs permettront non seulement de mieux comprendre les émissions des volcans, mais ils pourraient également être utilisés pour alerter les communautés locales de l’imminence d’une éruption, en particulier si nous parvenons à automatiser le survol des drones », a déclaré un membre de l’expédition, Emma Liu, volcanologue au département des sciences de la Terre de Cambridge, dans un communiqué.
« Les drones offrent une solution inestimable aux défis de l’échantillonnage in situ et de la surveillance systématique des émissions volcaniques, en particulier dans les régions inaccessibles ou à proximité des cratères. »
Ils produisent également des vues envoûtante de ces prodiges pyrotechniques naturels, comme ce plan d’un évent actif explosant sous l’effet de la pression. Merci encore, ô robots volants, de nous montrer ce qu’aucun humain fragile ne pourrait voir de ses propres yeux.
GIF: Cambridge University/YouTube