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Personne n’aura la peau du Prince Harry

Vous ne connaissez pas encore Le Prince Harry ? Vous étiez où, alors, quand ils ont sorti le meilleur album synth-punk de tous les temps, il y a deux ans, sur Teenage Menopause ? À We Love Green ? À bouffer des muffins sans gluten boulevard de Strasbourg ? Comme leurs frères d’armes des Komplikations, les mecs du Prince Harry sont sales, mal peignés, infréquentables, mais ils couchent en dextérité et en énergie n’importe quelle pignole du Conservatoire. Comme tout ce qui est bon, ils viennent de Wallonie du sud-est. Et comme tous les groupes qui comptent en ce bas-monde, ils se sont produits au bien-nommé Freakshow Festival à Gigors (26) en 2013. Un festival qui se délocalise exceptionnellement vendredi soir prochain, au Glaz’art à Paris, pour une soirée 100 % musique de chambre-de-toxico-avec-un-matelas-et-une-télé, avec Bear, Mind Rays, Treuil et Le Prince Harry, qui vient d’ailleurs de sortir un split-LP avec Duchess Says sur Teenage Menopause. On en a profité pour poser quelques questions à Lio, guitariste-claviériste-chanteur du groupe.

Noisey : Ça fait un moment qu’on n’avait plus de nouvelles de vous. On a cru que vous aviez disparu, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Lio : Personne n’a versé de rançon, ils nous ont relâchés – par dépit. Sérieusement, un déluge de calamités s’est abattu sur nous. Il y a deux ans, on a enregistré assez de morceaux pour remplir un LP, puis le disque dur a fondu, avec tout notre boulot. On était un peu découragés, on avait tous les trois d’autres projets, ou un boulot, ou une famille, et de mon côté je ne voyais pas l’intérêt de continuer à tourner sans actualité. Puis notre batteur a décidé de quitter le groupe après l’enregistrement du split. On a pensé arrêter, vu qu’il était du genre irremplaçable. Le bruit a vite couru. J’ai entendu le pires rumeurs sur notre compte. Puis on a acheté une boîte à rythme analogique et les premiers essais se sont avérés très concluants.

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Vous sortez un split-EP avec Duchess Says chez Teenage Menopause : vous êtes entrés en studio pour l’occasion ou ce sont d’anciens morceaux ?
On avait quelques morceaux quasi finis, on s’apprêtait à sortir un truc vers mai 2014, quand on a fait cette date à Bruxelles avec Duchess Says, un groupe que j’adore depuis longtemps. On s’est croisés, on s’est compris, on a décidé de synchroniser nos efforts. Je crois que le split est une idée de cet inénarrable Elzo Durt, qui organisait la date. On a écrémé notre stock de compos pour ne garder que quatre tubes. Sinon on ne va plus en studio. On enregistre chez nous et on mixe nous-même.

Vous pensez quand même faire un autre LP un jour ?
Oh oui, bien sûr ! On a beaucoup bossé pour comprendre et faire cette sonner notre nouvelle machine, on recommence seulement à composer. Donc pas tout de suite. Mais on a déjà deux ou trois nouveaux machins.

Tu joues aussi dans Komplikations ; tu vis vraiment une histoire d’amour avec le synth-punk ?
Quand j’ai découvert les Screamers, Nervous Gender, New Collapse, Le Shok ou Phantom Limbs, oui, ça a été un peu l’électrochoc. À l’époque on parlait très peu de synth-punk, je n’avais jamais entendu le terme. On pouvait donc jouer du synthé d’une façon tendue et carrée, et pas seulement faire des programmations dans des ordis ou jouer des nappes dégueulasses. C’est ce genre de son que j’avais en tête quand j’étais adolescent. C’était super jouissif à entendre en vrai, la brèche était ouverte, je suis rentré. J’y suis toujours.

Komplikations a rendu les gens dingues lors de ses derniers passages à Paris (à la Mécanique Ondulatoire et au Chinois à Montreuil) : tu t’attends à la même chose avec Le Prince Harry ?
Oui bien sûr, ça fait longtemps que Le Prince Harry n’a plus joué à Paris. Avec Komplikations on s’est livré à un long et méthodique travail au corps des scènes française, belge et allemande et on vraiment chopé de la bouteille, on fait de super lives ! Je n’imagine pas jouer devant un public immobile ! Les deux formations dégagent une énergie très communicative et on peut compter sur un public enthousiaste (et bourré). LPH a la réputation d’être efficace sur scène, on a eu l’occasion de le vérifier le mois dernier en Allemagne (nos premières dates en duo, sans batteur), c’était la folie ! On attend les parisien(ne)s au tournant vendredi.


Le split-LP Le Prince Harry/Duchess Says est dispo sur Teenage Menopause.

On vous fait gagner des places pour le concert de vendredi par ici. L’édition 2015 du Freakshow Festival aura lieu les 28 et 29 août prochains à Gigors, l’affiche est impeccable (Napalm Death, Scorpion Violente, Ken Monde, Delacave, Zu, Fuzz, Bazooka), on y sera et vous aussi.

Pierre Jouan attend Le Prince Harry au tournant. Il n’est pas sur Twitter.