Music

Les Awards du Hellfest 2016


Si cette 11e édition du Hellfest avait quelque chose de particulier, ce n’était pas seulement à cause de l’inauguration de la statue de 15 mètres de haut de Lemmy Kilmister, mais aussi et surtout parce qu’elle marquait assez clairement le début d’un nouveau chapitre pour le festival. Après 10 ans (15, si on compte la période Fury Fest), qui l’ont vu passer du désastre économique et logistique géré par des amateurs totalement dépassés à un des rendez-vous musicaux les plus appréciés et révérés au monde (eh ouais), le Hellfest a atteint un pic et est désormais condamné à évoluer, se renouveler, voire se remettre en question, s’il veut conserver son titre et son aura.

Une mutation dont on a déjà pu voir les premiers signes (le salutaire réaménagement de la Warzone) mais dont les prochaines étapes seront déterminantes, notamment en terme d’espace et de fréquentation, le site ayant, cette année,dangereusement joué avec ses limites. Ce qui n’a pas empéché la promo 2016 de tataner sans répit aucun les 160 000 moujingues réunis à Clisson le week-end dernier, offrant même au festival ce qui restera comme l’un des plus beaux dimanches de son Histoire.

De la mandale Power Trip à la dégringolade de Slayer en passant par les solos de saxo de Foreigner et la fulgurante leçon de style de Mgla, voici la liste complète des lauréats de cette nouvelle édition.

Power Trip

PRIX DE LA SUPRÉMATIE ABSOLUE, AUCUNE DISCUSSION POSSIBLE, N’INSISTEZ PAS, C’EST SANS APPEL : POWER TRIP
Depuis le 19 juin 2016, le monde se divise très clairement en deux parties : ceux qui ont été essorés, piétinés, écrasés, concassés, réduits en miettes, puis tassés, laminés, pilonnés et pressés jusqu’à obtention d’un jus épais et chaud avant d’être pulvérisés, dispersés et désintégrés devant la prestation entière, formelle, univoque, irréfragable, intouchable, sans doute brusque, et cruelle, parfois sévère, mais cependant définitive de Power Trip, et les autres.

PRIX LEROY MERLIN : INQUISITION
Une pluie de flèches de haine enflammées, la cavalcade de mille pur sangs fuyant les auges du cheikh Mohammed Ben Rachid Al Maktoum par une nuit sans lune et une gerbe de lumière triomphale jaillissant du fond du puits des ténèbres de l’espace sans fin = les 20 dernières minutes du set d’Inquisition.
Une porte qui grince, un type qui pose du parquet flottant et au loin, très loin, un poste radio diffusant des airs folkloriques sur une station grandes ondes = les 30 premières.

PRIX OVOMALTINE : FU MANCHU
Je n’avais pas revu Fu Manchu sur scène depuis 1998 et je les ai retrouvés exactement comme je les ai laissés : beaux et cruels comme des californiens, avec des tubes à ne plus savoir quoi en foutre et le plus gros son de guitare du Système Solaire. Comme disait ma grand-mère : « à partir du moment où les gens commencent à slammer par groupes de 4, on cause business ». Et elle avait raison, cette vieille pute.

Videos by VICE

Vision Of Disorder

PRIX PANZER DIVISION : VISION OF DISORDER

PRIX L’AMI RICORÉ : HANGMAN’S CHAIR
Hangman’s Chair est très probablement mon groupe préféré de la scène française actuelle. Si j’étais du genre à faire des top de fin d’année, j’aurais probablement mis This Is Not Supposed To Be Positive, leur dernier album, en n°1, n°2, n°3, n°4 et n°5, et j’aurais laissé les cinq places suivantes pour Razed To The Ground de Vision Of Disorder. Il y a plus de passion, de force, de désespoir et de mélodies intouchables dans un seul des morceaux de ce disque que dans 99 % des sorties de ces 15 dernières années. Pour vous dire, il y a des mois entiers où tout ce que j’ai envie d’écouter c’est cet album et le Rumours de Fleetwood Mac. Mais toute cette passion, toute cette force, tout ce désespoir ne sont rien face à la puissance conjugée d’un running order qui fait jouer Hangman’s Chair à 11h40 et de mon Sagem SG344i, fidèle téléphone qui, malgré les révolutions technologiques, me suit depuis bientôt 11 ans et dont le réveil marche une fois sur trois.

Foreigner

PRIX ALBERT CAMUS : FOREIGNER
Alors qu’on se dirigeait vers la Main Stage engoncés dans des K-Ways gros comme des voiles de chalutiers, mon collègue Stéphane Leguay de New Noise m’a lâché, soucieux : « Je ne sais pas si tu te rends compte, mais on s’apprête à aller voir Foreigner sous la pluie. Je pense qu’à un moment, on a du se planter et faire un mauvais choix. Ce truc n’était pas censé arriver. » Vingt minutes plus tard, un solo de saxophone, un bassiste sosie de Marc Jolivet et une version absolument délirante de « Urgent » faisaient une entrée fracassante dans nos existences. Merci la vie.

PRIX FURIANI : RAMMSTEIN
On pensait avoir atteint les limites en 2015 avec le concert de Body Count, pour lequel on avait passé 10 minutes à lutter pour notre survie à l’entrée de la Warzone avant de réussir à se frayer un chemin devant la scène, mais Rammstein a clairement défini de nouveaux standards en matière de mouvements de foule aberrants et de bousculades suicidaires. Du coup, personne n’a capté le très discret hommage à Prince sur « Du Riechst So Gut ». C’est ballot.

PRIX WHEY OPTIMUM NUTRITION : HARM’S WAY
Ok, on sait que James Pligge, le chanteur du groupe, est champion d’haltérophilie, mais ça n’explique pas tout. Le type a des muscles jusque sous les aisselles, c’est infernal. Vous me direz, ça donne au moins de quoi se poser quelques questions (sur les possibilités du corps humain, sur la volonté de l’individu, sur le prix prohibitif des figurines vintage des Maîtres de l’Univers), parce qu’une fois balancé le tube (« Infestation »), faut bien reconnaître qu’on s’emmerde gentiment tout de même.

Gutterdämmerung feat. Henry Rollins

PRIX KAMOULOX : GUTTERDÄMMERUNG feat. HENRY ROLLINS
Il est 1h du matin, Henry Rollins lit des textes habillé en moine devant un écran sur lequel est projeté un film incompréhensible dans lequel jouent Grace Jones et Iggy Pop, quand soudain une bande de pénitents à saxo se lance dans une reprise de Nirvana et une version acoustique de Carmina Burana. Démerdez-vous avec ça.

PRIX « L’HOMME, LA LÉGENDE » : WITH THE DEAD
Attribué non pas au Tout-Puissant Lee Dorrian, mais à son jeune frère Milo Smee, par ailleurs leader des très mésestimés Chrome Hoof. Si tous les bassistes avaient la classe et la souplesse de ce type, capable de tenir la scène à lui seul avec son chapeau, ses lunettes de soleil, son sous-pull noir et son jeu athlétique, plus personne ne jouerait de la guitare et on assisterait à l’avènement d’une scène nouvelle composée de groupes à 11 basses tentant d’établir un dialogue avec Dieu en composant des symphonies de bourdonnements élastiques.

PRIX GÉRARD MAJAX : AGORAPHOBIC NOSEBLEED
Par quel tour de bonneteau un responsable de maintenance informatique et une coiffeuse de chez Toni&Guy se sont retrouvés sur scène à improviser des growls devant ce qu’il reste d’un des meilleurs groupes de grindcore jamais sortis de Springfield, Massachusetts ? C’est la question que beaucoup de monde s’est posé ce samedi 18 juin à 15h50 précises.

Refused

PRIX « RESTONS CALMES » : REFUSED
Parmi les nombreux signes de la chute imminente de la civilisation occidentale, l’hystérie provoquée par la reformation de Refused et le moindre de ses concerts, qu’il ait lieu au Hellfest ou ailleurs, se place tranquillement en 11e place, pile entre les bananes en sachet individuel de chez Franprix et ce temps lourd, gris et visqueux qui règne depuis maintenant deux jours et transforme les gens en morceaux de laitue. Que vous vous laissiez blouser par la reformation de Faith No More ou une énième tournée d’adieu de Black Sabbath, je peux tout à fait le comprendre. Mais là on parle d’un groupe de hardcore suédois qui a pillé la discographie de Nation Of Ulysses pour enregistrer un album vaguement correct en 1998. C’est un peu comme si vous enleviez votre pantalon, le trempiez dans de l’eau froide et vous mettiez à la taper très fort contre un muret pour fêter le retour de Gaston Gaudio dans la compétition internationale (Gaston Gaudio est un joueur de tennis argentin de second plan qui, par un extraordinaire concours de circonstances a remporté à la stupéfaction générale la finale de Roland-Garros en 2004, avant de s’éclipser discrètement). Je veux dire, OK, les mecs ont enregistré 2-3 morceaux sympas mais ils n’ont pas inventé les gaufres non plus. Calmez-vous. Calmez-vous, nom d’un petit bonhomme en bois.

PRIX AU CENTIME PRÈS : LUDWIG VON 88
Il fallait visiblement venir au début où ils ont, paraît-il, enchaîné « Guerriers Balubas » et « Louison Bobet » d’entrée de jeu. Pas de bol, j’ai misé sur la fin et j’ai eu droit à « Sprint », à une pluie de confettis et aux interventions totalement « autres » de Karim Berrouka. Et c’était très bien comme ça vu que ça correspondait parfaitement à l’idée que je me faisais d’une reformation de Ludwig Von 88 en 2016 – même si ça fait quand même super chier pour « Louison Bobet ».

Puscifer

PRIX DE L’IMPOSSIBLE : PUSCIFER
Si on m’avait dit un jour que je resterais scotché devant un side-project de Maynard James Keenan consistant grossièrement en une ré-interprétation libre du Phèdre de Racine par des catcheurs mexicains sous fond de Peter Gabriel première période, j’aurais ricané sombrement tel un hindou s’apprêtant à dresser un bûcher. Après, faut reconnaître que les disques sont moins bien tout de même – je le sais, je les ai tous achetés dès le lendemain.

PRIX DE LA FONCTION PUBLIQUE : SLAYER
Honnêtement, si j’avais le choix entre revivre ce concert et me taper 1h de queue à Pôle Emploi, j’hésiterais. Que le Slayer de 2016 ne soit pas le Slayer de 1986, de 1990 ou même de 2001, je le conçois. De là à nous infliger le spectacle d’un groupe éteint et transparent, jouant ses morceaux comme on remplit des formulaires de déclaration de situation à la Caisse d’Allocations Familiale, il y a une limite que je ne pensais pas voir franchie un jour. On a même grillé Tom Araya en train de bailler sans la moindre retenue entre « Postmortem » et « Hate Worldwide » , c’est dire le niveau du désastre. Certains me rétorqueront qu’ils ont joué « Fight Till Death » et « Born Of Fire » et que ça n’arrive pas tous les 4 lundis. Je leur répondrai qu’un conseiller Pôle Emploir, même sapé en Dior Homme, ça reste un conseiller Pôle Emploi.

PRIX YVES CALVI : MUNICIPAL WASTE

Rayon politique, un back drop explicite (le fameux design de leur T-shirt anti-Donald Trump) et quelques tirades définitives valent parfois mieux que de longs débats. Surtout quand on est programmé à 12h15 et qu’on a 18 morceaux à jouer en un peu moins de 30 minutes.

Turnstile

PRIX JOUVENCE DE L’ABBÉ SOURY : TURNSTILE
Ils ont un look à mi-chemin entre Living Colour et un groupe shoegaze de 12e division, enquillent tous les riffs dont Quicksand, Rage Against The Machine et Gorilla Biscuits n’ont jamais voulu et sont infoutus d’enregistrer un disque valable. Mais une fois sur scène, c’est comme si plus rien d’autre n’avait d’importance. Non, Turnstile n’invente rien mais ils le font avec une telle énergie, une telle conviction et une telle naïveté que je n’échangerais pas leur single le plus insignifiant ou leur prestation la plus médiocre contre l’intégrale d’Autechre, Michael Gira et Ty Segall réunis. « Le plus grand groupe du monde, c’était toujours celui que vous écoutiez là, à la minute, celui qui vous faisait sauter sur vos pieds », disait Philippe Garnier. Et ce dimanche 19 juin, entre 13h35 et 14h15, Turnstile a été le plus grand groupe du monde.

PRIX MISSION SUICIDE : LE TYPE QUI A TENTÉ DE SLAMMER PENDANT UNSANE (TROIS FOIS)
Slammer devant trois types qui vous dégueulent 28 ans de souffrance morale à la figure, ça dénote déjà d’une certaine audace. Slammer devant trois types qui vous dégueulent 28 ans de souffrance morale à la figure, au milieu d’une assistance tétanisée, la mâchoire crispée et les pieds englués dans 8 tonnes de rancoeur et de dégoût, c’est la marque d’une inconscience manifeste. Mais slammer devant trois types qui vous dégueulent près de 28 ans de souffrance morale à la figure, au milieu d’une assistance tétanisée, la mâchoire crispée et les pieds englués dans 8 tonnes de rancoeur et de dégoût, alors qu’on porte pour tout vêtement un chapeau fantaisie et une guirlande de sapin de Noël, ça équivaut à apposer sa signature au bas d’un document donnnant le droit à toute personne âgée de plus de 14 ans de vous clouer sur une planche en bois et de vous envoyer en Chronospost vers une mine de sel du Mozambique.

PRIX MAÎTRE CAPELO : BRODEQUIN
Attention, faux ami ! Contrairement à ce que peut laisser croire son nom, Brodequin n’est pas un groupe de metal symphonique en total look Marquis de Carabas mais un duo grindcore dont le batteur joue sur iPad. Ne me regardez pas comme ça, j’y peux rien.

Ghost

PRIX « NOS RÉGIONS ONT DU TALENT » : GHOST
Il y a quelques mois, quand Ghost a annoncé qu’ils avaient prévu « quelque chose de spécial » pour ce concert au Hellfest, on s’attendait assez logiquement à des cathédrales de 12 mètres en flammes, une armée de goules parachutée dans le public depuis 30 hélicoptères et, pour le final, l’« Adagio For Strings » de Samuel Barber repris avec ABBA, Dave Grohl et les choeurs de Dubrovnik sous une gigantesque tempête de grêle, histoire de bien faire comprendre à Rammstein qu’ils pouvaient se coller leurs arbalètes de feu au cul. Mais Papa Emeritus III a finalement pris tout le monde à contre-pied en optant pour un mise en scène épurée et un light show sans chichis, et en invitant 25 élèves de l’école de musique de Clisson à chanter « Come together / Together as one / Come together / For Lucifer’s Son » devant une assistance héberluée. La classe.

PRIX BEN ARFA : MELVINS
C’était bien la peine de venir accompagnés du sautillant Steven McDonald (Redd Kross, Off!) si c’était pour la jouer à ce point perso, sans la moindre passe au public, bien désemparé face à ce set composé, pour la grande majorité, de titres pas franchement évidents (« Sesame Street Meat », « Eye Flys », ce genre) et de reprises de Kiss, Green River, Alice Cooper, Malfunkshun et Edward Meeker. Faut pas vous étonner après si le sélectionneur vous fait la gueule, les gars.

PRIX AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES ET AU-DELÀ : JAMBINAI
S’il y a bien un aspect sur lequel le Hellfest n’a de leçons à recevoir de personne, c’est l’éclectisme de son affiche. Foreigner ? Pas de problème, on a. Taake ? Aucun souci, on a aussi. Sacred Reich ? C’est comme si c’était fait. Magma ? Mais bien sûr, les gars, ils sont là. Rien d’étonnant donc à ce qu’on y croise également Jambinai (attention, ça se prononce « Djam-bi-naï » et pas « Jean Binet », hein), groupe coréen signé sur Bella Union (le label de Robin Guthrie des Cocteau Twins) mêlant metal, post-rock et instruments traditionnels, qui aurait eu tout aussi bien sa place en pleine après-midi aux concerts gratuits de Villette Sonique.

Mgła

PRIX ZIPLOC : MGŁA
Il faut bien le reconnaître : le black metal sur scène, c’est presque toujours décevant. Sur disque, on s’en fait des montagnes, on fantasme, on imagine, on se projette, c’est grandiose, acide, brutal, cinglant, sordide, insalubre, flippant, parfois tout ça en même temps, mais quand la lumière s’éteint et qu’on voit débarquer 4 ou 5 types aux mines de petits garçons courroucés qui se mettent à jouer leurs morceaux huit fois trop vite, forcément, on déchante. Pas pour rien que Darkthrone ou Blut Aus Nord ne font pas de live. Sauf que voilà, il y a Mgła. Qui se matérialisent sur scène sans un bruit, sans une parole, dissimulés derrière leurs cagoules et vous attaquent directement à la gorge, sans prévenir, avec le son de guitare le plus néfaste et déchirant de toute l’histoire de l’électricité. Leurs disques les avaient placés dans le très haut du panier. Leur live en a fait des maîtres incontestés. Avec Power Trip et Turnstile, clairement un des très grands concerts de cette 11e édition.

PRIX SCOOBY-DOO : KING DIAMOND
Un concert de King Diamond, c’est à la fois galvanisant, désuet et rassurant. Galvanisant parce que niveau puissance et agressivité, il faut dire ce qui est : son groupe enfonce Slayer haut la main. Désuet parce qu’entre le décor de manoir hanté, les petits interludes théâtraux et l’actrice qui joue les contesses exsangues, on est clairement plus proches du train fantôme d’un parc d’attractions en cessation de paiement que du dernier Guillermo Del Toro. Rassurant parce qu’à chaque seconde, chaque instant, on a rien de moins que l’impression d’être à la maison, sous une couverture bien chaude, âgé de 8 ans, en train de zapper entre un vieux film de la Hammer programmé au ciné-club de FR3 et un épisode de Scooby-Doo plein de poupées maléfiques, de portes qui grincent et de types dont le masque finira tôt ou tard par tomber.

Black Sabbath

PRIX DE L’EFFORT DE FIN DE TRIMESTRE : BLACK SABBATH
Après un concert totalement massacré par la prestation erratique d’Ozzy Osbourne il y a deux ans, le Plus Grand Groupe de l’Univers Connu est venu tirer sa révérence dans la dignité la plus totale : son gigantesque, présence impériale, set-list exhaustive et chant presque juste. Accepte ces quelques mouches, Ozzy, tout est pardonné.

PRIX ALAIN BERNARDIN : JANE’S ADDICTION
En 1990, Jane’s Addiction symbolisait le son de Los Angeles. Un trait d’union sauvage, débridé, et excessif entre les Doors, X, Guns N’ Roses, les Germs, Love, Van Halen et les Red Hot Chili Peppers. En 2016, Jane’s Addiction symbolise toujours le son de Los Angeles, mais vu depuis une loge privée du Crazy Horse : du champagne, des paillettes et surtout, beaucoup, beaucoup de filles. Une demi-douzaine, menées par la sculpturale Etty Lau Farrell, qui multiplient danses lascives, poses suggestives et suspensions franchement hardcore (j’en ai des démangeaisons rien que d’y penser), allant jusqu’à éclipser le groupe, pourtant toujours aussi flamboyant (« Stop » et « No One’s Leaving » sont joués avec la même énergie qu’il y a 25 ans). Cela dit, vu le final triomphal sur « Jane Says » et l’assourdissante ovation qui s’en est suivie, on ne s’inquiète pas trop pour eux non plus, hein.

PRIX DENIS BAUPIN : LE MEC EN SLIP ROSE
Le type a débarqué dimanche, sur les coups de 12h, dans le coin presse. Extrêmement détendu, uniquement vêtu de son slip rose et d’un chapeau assorti, il a démarré sa journée en encaissant un râteau thermonucléaire par une inconnue qui avait eu le malheur de traverser son champ de vision en robe moulante grise. On l’a retrouvé aux alentours de 21h, ivre mort, dans le bar presse, où après avoir essuyé un nouvel échec, il s’est lourdement écroulé sur une table, renversant une pleine pyramide de verres – exploit qui lui a valu d’être escorté manu militari hors du site par deux membres de la sécurité. Entre les deux évènements, cette photo, prise aux premières heures de l’après-midi, alors qu’il suspendait momentanément sa course effrénée pour s’interroger sur la souffrance et les doutes de celui qui choisit, un beau matin, de traverser un mur de feu avec, pour seuls bagages, une indécente confiance en soi et une musette Obituary.


La 12e édition du Hellfest aura lieu les 16, 17 et 18 juin 2017. Lelo Jimmy Batista et Julio Ificada y seront très probablement.

Plus de photos de l’édition 2016 ici.