Dans toutes les grandes métropoles, il existe un monde souterrain à la fois ouvert et caché – c'est sur ce monde que je me suis penché pendant six mois, durant l'hiver 2014. En passant le plus clair de mon temps dans les transports, j'ai décidé de commencer ma première série argentique en noir et blanc – à l'aide de l'appareil de mon père – sur le métro parisien. Qu'ils soient étudiants, travailleurs en cols blancs ou bleus, touristes ou sans-abri en quête de refuge, ses usagers sont multiples. Pour connaître la diversité de la population d'une ville, il n'y a pas de meilleur indicateur que son métro. La première chose que je fais lorsque je rentre dans une rame est de contempler tout ce petit monde qui m'entoure, collectant les expressions, cherchant un visage familier. C'est un spectacle dont je ne me suis jamais lassé. Je les regarde, je spécule sur leur vie en essayant d'imaginer l'avant et l'après de ce moment. Certains usagers sont endormis ou rêvent les yeux ouverts, d'autres lisent ou discutent. Lorsque je trouve quelqu'un qui me paraît intéressant, j'essaie de la photographier sans me faire repérer pour l'ajouter à mon bestiaire souterrain. Dans le cadre de cette série, je me suis concentré sur les lignes que j'empruntais le plus pour sortir, aller en cours ou travailler – à savoir le RER A et les lignes 1, 3, 9, 7 et 8.